MILK-NEWS

http://www.europeanmilkboard.org

Chers éleveurs, chers intéressés,

Le contexte social et politique que nous connaissons aujourd'hui confirme que la création du European Milk Board (EMB) en tant qu'organisation représentant les producteurs de lait et leurs intérêts était la seule vraie réponse à donner.

Dans ce climat de guerre économique, où 25% des producteurs laitiers européens sont menacés de faillite, où les coûts de production sont plus élevés que jamais, confrontant les producteurs à des conditions économiques extrêmement difficiles, et où le prix du lait est inférieur à celui de 1980 - quel destin les producteurs connaitraient-ils sans l'EMB ?

La manifestation de novembre dernier à Bruxelles, la plus importante que la capitale politique de l'Europe n'ait jamais connue, nous a montré ce que l'EMB est capable d'accomplir. Pendant deux jours et avec la présence de 1000 tracteurs, les producteurs laitiers ont manifesté devant le Parlement européen et ont déversé plusieurs tonnes de lait sur les bâtiments de l'Institution européenne. Grâce à cet événement historique et unique, ainsi qu'à la grève du lait en 2008, les demandes de l'EMB sont maintenant entendues à Bruxelles.

L'EMB vise à amorcer une révolution culturelle dans le secteur laitier, afin de totalement changer la manière de penser des producteurs. Ces 50 dernières années, notre raisonnement allait uniquement dans le sens d'une augmentation de la production, sans penser à l'importance du prix du lait et du revenu. Nous nous trouvons maintenant devant le grand défi de rendre les producteurs conscients du fait que la production n'assure pas le développement des exploitations. Le prix de la production est beaucoup plus important. Sans un prix correct il n'y a pas de dignité. Nous souhaitons à l'avenir marquer une nouvelle croyance : « D'abord le prix, puis la production ».

Cette révolution culturelle a déjà commencé, comme en témoigne le projet "Le lait équitable". Par le biais de ce projet, l'EMB vise à promouvoir l'idée d'une relation équitable entre le producteur et le consommateur dans la chaîne alimentaire. L'objectif du projet et d'atteindre un prix équitable tant pour les producteurs que pour les consommateurs qui, en achetant des produits du "Lait équitable", soutiennent l'économie de leur pays.

Nous sommes tous appelés à maintenir et à développer l'EMB et pour ce faire, nous avons besoin de chacun d'entre vous. Nous ne pouvons changer et améliorer notre sort que si nous travaillons ensemble. L'EMB est pour nous une valeur sûre, un véritable moyen pour réaliser notre rêve : celui de mener les producteurs laitiers vers un monde meilleur, où - au lieu de survivre avec tant de problèmes et de vaciller chaque jour entre la vie et la mort, tel que c'est le cas aujourd'hui - ils peuvent vivre dans le bonheur.

Roberto Cavaliere (membre du Comité directeur de l'EMB)

Que projettent les laiteries après 2015?

L'abolition des quotas est un événement capital à de nombreux points de vue. D'une part, les producteurs de lait perdent leur accès assuré au marché du fait du « règlement sur les quantités garanties de lait ». D'autre part, il existe le danger d'un excédent de production récurrent. L'abolition de la limitation des quantités doit toutefois être considérée aussi dans le contexte de la libéralisation du marché à l'échelle mondiale.

Il est intéressant de voir quelles sont les déclarations des laiteries au sujet de la question comment elles veulent réagir, en tant que transformatrices, face à cette nouvelle situation. D'autant plus que, à l'avenir, les laiteries constitueront de facto le seul et unique accès au marché pour les producteurs de lait.

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Assemblée générale : Cela déménage à l’EMB qui décide de passer à l’action en Allemagne

Les 25 & 26 mars se tint à Bruxelles l’Assemblée générale semestrielle de l’EMB. A cette occasion, il fut décidé que le travail politique pour la prochaine période prendrait principalement la forme d’actions à mener dans les états-membres. Par ailleurs, le déménagement du siège de l’EMB de l’Allemagne vers la Belgique fut finalisé.

Alors que presque six mois s’étaient déjà écoulés, les membres de l’EMB se souvinrent, encore avec beaucoup d’émotion, de la grande manifestation des producteurs laitiers organisée à Bruxelles. Les réactions à la vision, lors de l’Assemblée générale, du petit film immortalisant le rassemblement et les actions associées en apportèrent la preuve flagrante. A l’issue de cette diffusion, la question centrale posée par les participants porta sur la façon d’exploiter cet élan et cette attention médiatique afin de porter le travail politique.

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De la production laitière en Norvège

A l’occasion de cet entretien, Nils Melbøe, éleveur laitier à la tête de l’Union des Agriculteurs et Petits Exploitants Norvégiens du comté du Rogaland (Rogaland Bonde-og Småbrukarlag) nous livre un aperçu des caractéristiques et du mode de régulation des marchés laitiers norvégiens.

Comment décririez-vous la production laitière en Norvège ?

Environ 10 000 producteurs de lait sont actuellement en activité en Norvège. Un profond changement structurel est en cours : les exploitations gagnent en taille mais sont de moins en moins nombreuses et les producteurs qui demeurent dans le secteur investissent de plus en plus dans des systèmes agricoles, des équipements, etc. Simultanément, personne n’engrange des bénéfices. Le ratio d’endettement a explosé et la ferme familiale traditionnelle tend lentement à disparaître, remplacée par de petits groupements de paysans qui s’unissent pour bâtir de grandes infrastructures exploitées en commun.

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Les associations des producteurs néerlandaises exigent des amendements au droit de la concurrence européen

Le 18 mars se tint à Nijkerk, Pays-Bas, un symposium sur le thème du droit de la concurrence dans l’Union européenne. Environ 200 participants y assistèrent afin d’échanger avec des experts invités à s’exprimer sur le rôle que le droit européen de la concurrence pourrait jouer dans l’amélioration de la position des producteurs dans la chaîne alimentaire. Cet événement fut organisé par diverses associations professionnelles néerlandaises, parmi lesquelles les engraisseurs de porcs, les éleveurs de volaille, les cultivateurs et les producteurs de lait. La NMV, une des deux associations néerlandaises affiliées à l’EMB, comptait parmi les organisateurs du symposium.

Anna Gerbrandy, chargé de cours en droit international et européen à l’Université d’Utrecht, défendit le point de vue que les autorités de la concurrence néerlandaises et européennes devaient cesser de se concentrer exclusivement sur les intérêts des consommateurs.

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Sondage par Internet : Suspendre volontairement la livraison est l’instrument le plus efficace et le plus rapide en cas de crise

Sur sa page Internet, le périodique agricole allemand dlz agrarmagazin a sondé ses lecteurs au sujet des mesures susceptibles, en temps de crise sur le marché du lait, de produire au plus vite des effets. Presque la moitié des personnes interrogées, à savoir 48,1 %, ont classé en première place la suspension volontaire des livraisons.

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Calendrier EMB

Veuillez trouver ici quelques rendez-vous importants du Comité directeur de l'EMB en avril 2013 :

  • le 4 avril : réunion avec un conseiller de la Représentation permanente de la République tchèque à Bruxelles

  • le 4 avril : réunion sur les coûts de production à la Commission européenne à Bruxelles

  • le 9 avril : réunion sur le regroupement du lait à Bruxelles

  • du 10 au 12 avril : manifestation des producteurs de lait à Berchtesgaden, Allemagne

  • le 15 avril : Journée des producteurs laitiers à Karow, Allemagne

  • la 18 avril : conférence CMS 2013 sur le droit de la concurrence, Bruxelles

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Textes Complèts

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Que projettent les laiteries après 2015?

L'abolition des quotas est un événement capital à de nombreux points de vue. D'une part, les producteurs de lait perdent leur accès assuré au marché du fait du « règlement sur les quantités garanties de lait ». D'autre part, il existe le danger d'un excédent de production récurrent. L'abolition de la limitation des quantités doit toutefois être considérée aussi dans le contexte de la libéralisation du marché à l'échelle mondiale.

Il est intéressant de voir quelles sont les déclarations des laiteries au sujet de la question comment elles veulent réagir, en tant que transformatrices, face à cette nouvelle situation. D'autant plus que, à l'avenir, les laiteries constitueront de facto le seul et unique accès au marché pour les producteurs de lait. Les déclarations vont de :

  • Nous achetons tout le lait

  • Nous n'instaurons pas de nouveaux modèles

  • Un soit-disant modèle « close shop » conformément auquel aucun membre supplémentaire n'est plus admis et, en outre, le lait nécessaire est acheté en plus

  • Nous devons ou voulons desservir le marché mondial

Mais ce que l'on pense ou ce que l'on projette exactement était encore une énigme totale jusqu'à une date récente. Peu à peu, le voile commence à se lever. Que reconnait-on maintenant ? Dans quelle direction vont les réflexions ?

Seulement trois laiteries en Europe se sont, jusqu'ici, positionnées sans ambiguïté.

  • Sodiaal, la plus grande coopérative de France, a décidé, il y a environ un an, d'appliquer à l'avenir un modèle de prix A/B. Pour 85 % de la production, il est prévu que les producteurs de lait obtiennent un prix supérieur. Les laiteries paieront respectivement en fonction de la situation du marché les 15 % restants de la livraison.

  • Berglandmilch, la plus grande coopérative d'Autriche, a présenté à ses membres, il y a quelques semaines, un concept déjà adopté. Le concept prévoit un quota de laiterie qui ne prête pas à négociation. La quantité de base ne peut être majorée que par une livraison excédentaire. Ces augmentations de la production vont cependant aller de pair avec une taxe de commercialisation. Au final, il s'agit donc ici aussi d'un système A/B. 

  • Depuis l'arrivée à expiration des contingents, Emmi, en Suisse, applique déjà une segmentation. Cela ne signifie rien d'autre que la répartition du lait producteur en un meilleur et un plus mauvais paiement.   

Tous les autres transformateurs refusent aujourd'hui encore de dévoiler leurs cartes quand il s'agit des quantités de lait à l'avenir :

  • FrieslandCampina, aux Pays-Bas, a uniquement annoncé de façon générale sa volonté de gérer la quantité de livraison.

  • DMK, le plus grand groupe de coopérative allemand, teste actuellement un système d'annonces préalables de la production projetée de leurs producteurs de lait. Il y a quelques années, les membres se sont vu annoncé un modèle de « close-shop ». Ceci signifierait que ses propres membres pourraient livrer de façon illimitée. La laiterie régulerait la limitation par le biais de l'achat supplémentaire de lait.

  • Arla Foods, au Danemark, a également fait des déclarations sans s'engager. Elle ne projetterait pas de restreindre la livraison.

Les déclarations faites par ces laiteries géantes ne sont, en fin de compte, pas éloquentes. Quasi du jour au lendemain, elles aussi peuvent introduire des modèles A/B, qu'elles déclareraient comme instruments de régulation. Il est frappant que, dans le cas de toutes ces entreprises, il s'agit de coopératives. L'industrie laitière privée se montre jusqu'ici encore plus réticente dans ses déclarations.

Des systèmes à deux prix comme danger pour le prix du lait et les producteurs !

Où va donc réellement aller le voyage ? On ne peut pas encore dire de façon définitive quels systèmes seront, en réalité, appliqués par les laiteries après 2015. Malgré tout, le développement actuel va sans ambiguïté dans le sens d'une segmentation des prix sans restreindre réellement les quantités.

Cette stratégie offre aux transformateurs la plus grande flexibilité possible. Le résultat en est la plus grande quantité de lait possible. C'est ainsi que, d'une part, les capacités des laiteries sont exploitées de la meilleure façon possible. D'autre part, par le biais du prix B inférieur, il reste possible de conquérir des marchés à tout moment, au détriment des producteurs, avec les quantités excédentaires produites.

Cette démarche est cependant fatale pour les éleveurs. Le chaos sur le marché et l'effondrement des prix sont inéluctables. Le producteur individuel n'est plus en mesure de réagir aux signaux du marché. Ainsi existe-t-il, en réalité, une responsabilité collective de tous les producteurs de lait. Une éventuelle restriction de la production d'un petit nombre d'entre eux reste sans effet sur le marché. L'hypothèque que représente un bas prix du lait sera à la charge de tous, indépendamment de la question de savoir s'ils se comportent, ou non, de façon conforme au marché.

Contrairement à cela, dans le cas d'une gestion des volumes individualisée par entreprise, chaque producteur peut décider pour lui-même s'il respecte ou ne respecte pas son quota. Il assume directement les conséquences de son action. Cette approche a donc beaucoup plus de choses à voir avec l'économie du marché sur laquelle l'on ne tarit pas d'éloges, que ce qu'il est convenu d'appeler le marché libre.   

Romuald Schaber (Président de l'EMB)

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Assemblée générale : Cela déménage à l’EMB qui décide de passer à l’action en Allemagne

Les 25 & 26 mars se tint à Bruxelles l’Assemblée générale semestrielle de l’EMB. A cette occasion, il fut décidé que le travail politique pour la prochaine période prendrait principalement la forme d’actions à mener dans les états-membres. Par ailleurs, le déménagement du siège de l’EMB de l’Allemagne vers la Belgique fut finalisé.

Alors que presque six mois s’étaient déjà écoulés, les membres de l’EMB se souvinrent, encore avec beaucoup d’émotion, de la grande manifestation des producteurs laitiers organisée à Bruxelles. Les réactions à la vision, lors de l’Assemblée générale, du petit film immortalisant le rassemblement et les actions associées en apportèrent la preuve flagrante. A l’issue de cette diffusion, la question centrale posée par les participants porta sur la façon d’exploiter cet élan et cette attention médiatique afin de porter le travail politique.

Au vu des évolutions politiques actuelles à Bruxelles marquées notamment par la clôture, d’ici l’été, de la réforme de l’organisation commune des marchés agricoles en UE, le comité exécutif de l’EMB proposa de concentrer le travail politique pour la prochaine période sur des actions et des débats dans les états-membres. Ainsi, les pressions devraient, en priorité, être exercées au niveau national afin d’éviter que ne passe finalement à la trappe l’instrument de gestion essentiel en cas de crise sur le marché du lait qu’est la suspension volontaire des livraisons. Dans ce dossier, l’Allemagne joue un rôle particulièrement déterminant en raison de son rejet catégorique de toute forme de régulation du marché du lait. Les membres de l’EMB approuvèrent pleinement cette analyse et se prononcèrent, par une grande majorité, en faveur de l’organisation de deux manifestations, l’une du 10 au 12 avril à Berchtesgaden en Bavière et l’autre les 3 & 4 juin dans la capitale allemande, Berlin.

A l’instar des assemblées précédentes, cette rencontre accueillit également, en qualité d’invités, les représentants d’associations de producteurs laitiers en Europe, qui n’ont, certes, pas rejoint les rangs de l’EMB mais sympathisent son combat. Les pays baltes (Lituanie, Lettonie et Estonie) furent représentés par leur délégation respective, une dame représenta l’association des producteurs de lait polonais, dont les adhérents avaient, en novembre, participé en nombre à la manifestation des producteurs de lait et avaient tant impressionné l’EMB. Les membres de l’EMB profitèrent pleinement de la présence de ces collègues sympathisants pour discuter des possibilités de coopération entre ces associations et l’EMB.

Cette Assemblée générale entra néanmoins dans les annales de l’EMB pour une toute autre raison. Dès la lecture de l’ordre du jour, une particularité n’avait pas échappé à de nombreux participants : la première partie de la session devait se dérouler en vertu du droit allemand tandis que la deuxième partie devait être régie par le droit belge. Ce basculement indiquait clairement qu’après un long travail et le franchissement de petits et grands obstacles bureaucratiques, le déménagement officiel du siège de l’EMB de l’Allemagne vers la Belgique était désormais accompli. Les membres de l’EMB ne laissèrent pas passer une si belle occasion de faire la fête et trinquèrent, à l’issue de l’Assemblée générale, à l’installation officielle de l’EMB en Belgique.

Christian Schnier (EMB)

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De la production laitière en Norvège

A l’occasion de cet entretien, Nils Melbøe, éleveur laitier à la tête de l’Union des Agriculteurs et Petits Exploitants Norvégiens du comté du Rogaland (Rogaland Bonde-og Småbrukarlag) nous livre un aperçu des caractéristiques et du mode de régulation des marchés laitiers norvégiens.

Comment décririez-vous la production laitière en Norvège ?

Environ 10 000 producteurs de lait sont actuellement en activité en Norvège. Un profond changement structurel est en cours : les exploitations gagnent en taille mais sont de moins en moins nombreuses et les producteurs qui demeurent dans le secteur investissent de plus en plus dans des systèmes agricoles, des équipements, etc. Simultanément, personne n’engrange des bénéfices. Le ratio d’endettement a explosé et la ferme familiale traditionnelle tend lentement à disparaître, remplacée par de petits groupements de paysans qui s’unissent pour bâtir de grandes infrastructures exploitées en commun.

En Norvège, le secteur pétrolier exerce une énorme influence sur l’économie du pays et le marché du travail est constamment à la recherche de main d’œuvre. A son tour, cette demande a poussé nettement les salaires à la hausse : au cours de la décennie écoulée, le pouvoir d’achat a annuellement progressé de 4 à 6 %. Une telle conjoncture affecte le secteur agricole, où les prix des biens et des services ont augmenté dans une même proportion. Le prix moyen du litre de lait en 2012 s’élevait à 63,5 centimes d’euros. Ce prix ne suffit pas à couvrir les coûts de production et les producteurs ne parviennent à être rentables que grâce aux subventions. En Norvège, le salaire horaire moyen dans le secteur primaire atteint 13 euros, à savoir seulement 40 % du salaire horaire moyen du secteur secondaire (34 euros).

Quelles sont les modalités de régulation du marché du lait ?

En Norvège, nous travaillons historiquement sur la base de quotas qui peuvent, à la fois, être échangés (en privé) et loués. La régulation des quotas est confiée à l’autorité supérieure du gouvernement qui peut décider, suivant la demande du marché, de relever ou d’abaisser (de façon proportionnelle) ces quotas. La production laitière en Norvège ne suffit pas à répondre à la demande domestique et le pays importe, par conséquent, chaque année, quelques 10 000 tonnes de fromage en provenance de l’UE. La majorité des producteurs livrent leur lait à Tine, une coopérative dont les sociétaires sont des agriculteurs et qui gère la totalité de la chaîne de traitement, y compris la livraison aux commerçants. Le défi principal de cette coopérative est que dans la pratique, les négociations se limitent à seulement quatre acheteurs, à savoir les quatre grands distributeurs qui règnent sur la vente de produits alimentaires en Norvège. Aucune garantie de prix n’a été instituée en Norvège mais les deux principaux syndicats agricoles (dont l’Union des Agriculteurs et Petits Exploitants) négocient chaque année avec le gouvernement un prix de référence qui n’est pas contraignant.

Comment envisagez-vous l’avenir de la production laitière en Norvège ?

En Norvège, la production alimentaire doit composer avec des défis topographiques et climatiques. Dans mon village, le champ le plus vaste fait trois hectares, alors que la superficie moyenne atteint un hectare. La récolte fourragère est, dès lors, coûteuse et nécessite du temps. La Norvège n’échappe pas à la conjoncture mondiale et il est essentiel de maintenir un certain degré de protection pour la production nationale si nous voulons la pérenniser à l’avenir. En outre, l’agriculture est un secteur qui dépend énormément du monde politique et de la capacité des élus à comprendre le monde agricole et la complexité de la production alimentaire.

Elin Bergerud (EMB)

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Les associations des producteurs néerlandaises exigent des amendements au droit de la concurrence européen

Le 18 mars se tint à Nijkerk, Pays-Bas, un symposium sur le thème du droit de la concurrence dans l’Union européenne. Environ 200 participants y assistèrent afin d’échanger avec des experts invités à s’exprimer sur le rôle que le droit européen de la concurrence pourrait jouer dans l’amélioration de la position des producteurs dans la chaîne alimentaire. Cet événement fut organisé par diverses associations professionnelles néerlandaises, parmi lesquelles les engraisseurs de porcs, les éleveurs de volaille, les cultivateurs et les producteurs de lait. La NMV, une des deux associations néerlandaises affiliées à l’EMB, comptait parmi les organisateurs du symposium.

Anna Gerbrandy, chargé de cours en droit international et européen à l’Université d’Utrecht, défendit le point de vue que les autorités de la concurrence néerlandaises et européennes devaient cesser de se concentrer exclusivement sur les intérêts des consommateurs. Aux dires de la conférencière, elles devraient, au contraire, prôner l’intégrité des pratiques commerciales sur la totalité de la chaîne alimentaire. L’organisation commune des marchés agricoles en Union européenne devrait définir avec clarté les compétences des organisations de producteurs, les limites du droit de la concurrence ainsi que les possibilités de régulation de la production. Selon madame Gerbrandy, une des revendications de la NMV, à savoir une exemption du droit de la concurrence pour les producteurs, serait en cours de discussion au Parlement européen.

Le président de l’association des cultivateurs NAV, Teun de Jong, souscrivit à cet argument et exigea qu’il devrait être permis aux agriculteurs de convenir d’accords qui leur permettent d’occuper une position égale à celle des autres maillons de la chaîne alimentaire.

Kees Schillemans, avocat auprès du cabinet Allen & Overy et membre du conseil d’administration de l’association néerlandaise pour le droit de la concurrence, expliqua, dans ce contexte, la position de l’autorité néerlandaise de la concurrence (NMa) au sujet de la concentration des géants de la distribution au détail et de leur puissance d’achat. Selon lui, l’unique motif d’intervention de la NMa est l’abus de position sur le marché. Dans les faits, il est très difficile de constater un tel abus, aux dires de Kees Schillemans. Tant qu’un acheteur puissant est entouré de suffisamment de concurrents, la faiblesse des prix d’achat n’apporterait, du point de vue de la NMa, que des avantages pour le consommateur et serait donc parfaitement acceptable. L’avocat affirma qu’un abus de sa position par un acheteur ne serait, selon toute vraisemblance, uniquement envisageable que si un acteur possédait une part de marché supérieure à 40% et entravait ainsi l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs.

Anne Gerbrandy ajouta que les perspectives d’aménagement d’une exception au droit de la concurrence en faveur des groupements de producteurs seraient actuellement favorables. Le Parlement européen serait en train d’examiner des exemptions dans le secteur du lait. Si ces règlements devaient être adoptés, les autorités nationales de la concurrence comme la NMa néerlandaise suivraient. Et même si des règlements au niveau européen ne devaient suffire, la latitude actuellement offerte par la législation nationale devrait servir à la mise en place d’initiatives échappant au champ d’application du droit européen de la concurrence.

Ria Besseling (NMV)

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Sondage par Internet : Suspendre volontairement la livraison est l’instrument le plus efficace et le plus rapide en cas de crise

Sur sa page Internet, le périodique agricole allemand dlz agrarmagazin a sondé ses lecteurs au sujet des mesures susceptibles, en temps de crise sur le marché du lait, de produire au plus vite des effets. Presque la moitié des personnes interrogées, à savoir 48,1 %, ont classé en première place la suspension volontaire des livraisons.

En deuxième place vient le remboursement des taxes à l’exportation avec 18,5 % des suffrages ; suivent les aides d’état avec 7,4 % et la constitution de stocks privés avec 3,7 % au classement des mesures efficaces permettant d’agir rapidement en cas de crise sur le marché du lait. Parmi les personnes interrogées, 22,2 % ont déclaré ne pouvoir choisir aucune des mesures citées.  

Christian Schnier (EMB)

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Calendrier EMB

Veuillez trouver ici quelques rendez-vous importants du Comité directeur de l'EMB en avril 2013 :

  • le 4 avril : réunion avec un conseiller de la Représentation permanente de la République tchèque à Bruxelles

  • le 4 avril : réunion sur les coûts de production à la Commission européenne à Bruxelles

  • le 9 avril : réunion sur le regroupement du lait à Bruxelles

  • du 10 au 12 avril : manifestation des producteurs de lait à Berchtesgaden, Allemagne

  • le 15 avril : Journée des producteurs laitiers à Karow, Allemagne

  • la 18 avril : conférence CMS 2013 sur le droit de la concurrence, Bruxelles

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