MILK-NEWS

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Chers amis producteurs et productrices de lait, chers sympathisants,

L'EMB sur la bonne voie pour l'avenir

L'assemblée générale de l'European Milk Board s'est tenue à Bruxelles les 16 et 17 avril 2018. Au programme, des ateliers et des débats sur les questions stratégiques ainsi que les formalités habituelles. Celles-ci portaient également sur l'élection d'un nouveau comité directeur. Johannes Pfaller du BDM d'Allemagne et Pat McCormack de l'association irlandaise ICMSA y font leur entrée. Le nouveau président est Erwin Schöpges et Sieta van Keimpema reste vice-présidente. Avec l’équipe précédente autour de Roberto Cavaliere, Boris Gondouin et Kjartan Poulsen, l'EMB reste bien positionné.

John Comer et moi-même avions remis nos mandats. Pendant 6 ans, John a enrichi les travaux du comité directeur de l'EMB. Tous ses collègues ont beaucoup apprécié son ouverture d'esprit, sa compétence, sans oublier son côté pince-sans-rire.

Pour ma part, j'ai eu l'honneur de faire partie du comité directeur depuis la fondation de l'EMB en 2006 et de représenter notre organisation en tant que président. C'est, pour moi, l'occasion de faire un bref rappel historique.

Avant la création de l'EMB, mes camarades d'Allemagne et moi-même avions mené, dans les années 2002-2003, les premiers entretiens avec des agricultrices et des agriculteurs des pays européens voisins. À notre grand étonnement, nous nous aperçûmes au bout d'une ou deux heures de discussion seulement que les éleveurs laitiers de tous les pays européens avaient globalement les mêmes problèmes. Les prix du lait étaient trop bas pour couvrir les coûts de production et, par ailleurs, pour pouvoir dégager une rémunération décente. Dans le même temps, les propositions de la Commission européenne allaient dans le sens d'une poursuite de la libéralisation du secteur laitier. Cela ne présageait rien de bon. Ensemble, nous avons fait le constat que nous devions nous unir au niveau européen pour pouvoir défendre nous-mêmes nos intérêts. Il n'y avait rien à attendre des syndicats agricoles établis. Leur manque d'indépendance par rapport au monde politique était trop évident, de même que leur incapacité à lutter clairement et efficacement pour les producteurs. En novembre 2004, nous avons posé un premier jalon. Des éleveurs laitiers d'Allemagne, des Pays-Bas, du Danemark et d'Autriche se sont réunis pour la première fois, à Hambourg. Ensemble, ils ont formulé la revendication d'un prix du lait de 40 centimes par litre de lait. D'autres réunions ont ensuite eu lieu à Amsterdam, Billund et Salzbourg. Des éleveurs laitiers d'autres pays, notamment d'Italie, de Belgique, de Suisse et de France, rejoignirent progressivement le mouvement. L'EMB fut finalement créé en juin 2006 à Montichari, en Italie. Le comité directeur, composé de 7 éleveurs laitiers actifs représentant les organisations membres, commença ses travaux. Un bureau fut ouvert, avec Sonja Korspeter comme première directrice.

Depuis, l'EMB a grandi et rassemble désormais 20 organisations de 15 pays. Nous sommes établis au niveau européen et nous avons gagné la considération et l'estime des parlementaires et représentants de la Commission en tant qu'organisation professionnelle. Fort du noyau de collaborateurs de son bureau bruxellois sous la direction de Silvia Däberitz, de concepts cohérents ainsi que d'une combativité intacte, l'EMB s'engage pour une correction de la politique agricole européenne. Les premiers succès engrangés, comme la création de l'Observatoire européen du Marché du Lait ou la mise en œuvre des mesures de réduction des volumes en 2016, sont un encouragement à poursuivre la lutte. Depuis la création de l'EMB, la nécessité de faire représenter de manière cohérente les intérêts des éleveurs laitiers en Europe par une organisation propre ne s'est pas démentie. Même notre objectif principal de prix couvrant les coûts et d'une production laitière portée par la collectivité, demeure d'actualité.

Je voudrais remercier sincèrement tous mes camarades de lutte au sein du comité directeur et des organisations membres pour la confiance qu'ils m'ont témoignée au fil des ans. Je souhaite bonne chance et beaucoup de succès au nouveau comité directeur et à ses présidents, Erwin Schöpges et Sieta van Keimpema. L'European Milk Board est sur la bonne voie pour le bien des éleveurs laitiers.     

Romuald Schaber, Président de l'EMB 2006-2018

Romuald Schaber, le président de l’organisation faîtière européenne des producteurs de lait, passe le relais à Erwin Schöpges

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Nouveau comité directeur de l'EMB 2018

(Bruxelles, 18/04/2018) Erwin Schöpges a été désigné président de l’European Milk Board (EMB) hier, lors de l’assemblée générale de l’organisation faîtière européenne. Ce producteur de lait de 53 ans s’engage en faveur d’une politique laitière équitable depuis la fondation de l’EMB.

 

 

Le comité directeur de l’EMB a également reçu le renfort de deux nouveaux membres : Johannes Pfaller de l’organisation allemande des producteurs de lait BDM et Pat McCormack de l’association irlandaise ICMSA. Avec cette équipe engagée, l’EMB dispose de bonnes conditions pour continuer à s’engager en faveur de prix équitables et d’une production laitière durable. Romuald Schaber, le président sortant, prend sa retraite après douze ans d’un engagement fort au sein de l’EMB, afin de pouvoir se consacrer à nouveau davantage à son activité d’éleveur laitier. L’Irlandais John Comer quitte également le comité directeur après six ans.

« La solidarité, la coopération et l’équité sont les principes centraux du travail des producteurs de lait européens », a souligné Erwin Schöpges lors de l’assemblée de 20 organisations de toute l’Europe. « Nous continuerons de travailler avec enthousiasme pour une production laitière qui couvre les coûts de production, y compris une rémunération équitable, et qui soit durable pour les consommateurs, les producteurs de l’UE, mais aussi ceux des pays en voie de développement. »
 
Mardi, lors des adieux émouvants du président sortant, les producteurs de lait l’avaient remercié sincèrement pour son travail. « Romuald Schaber aura été un président fort et juste qui a fait avancer la cause des éleveurs laitiers d’Europe et a jeté les bases de l’avenir des éleveurs laitiers », a déclaré Erwin Schöpges. De son côté, M. Schaber a déclaré que le temps passé à l’EMB avait été exceptionnellement enrichissant, tant du point de vue personnel que professionnel. « Ces douze années passées à travailler avec mes collègues européens en faveur d’une meilleure politique laitière resteront comme l’un des moments les plus importants de ma vie. Nous nous sommes toujours efforcés d’assumer la responsabilité du versant politique de notre métier et de nous mobiliser pour nous faire entendre. »
 
L’engagement des producteurs laitiers pour une agriculture durable

Lors de l’assemblée générale, les producteurs ont souligné qu’ils comptaient s’impliquer dans le débat politique en faveur de la stabilité du marché laitier au moyen de concepts constructifs et d’actions marquantes. Le Programme de responsabilisation face au marché (PRM) a ici un rôle important à jouer dans l’adaptation future, en cas de crise, des quantités produites à la demande. Il est, en effet, impératif que l’équité et la durabilité trouvent véritablement une place dans l’agriculture.
 
À ce titre, l’EMB voit d’un œil très critique le paradoxe qui perdure dans le secteur commercial. En effet, alors que la société a, à l’égard de la production et du commerce, des attentes justifiées en termes de conditions équitables pour les personnes, les animaux et l’environnement, la politique commerciale actuelle va à l’encontre de ces préoccupations. Son orientation sur des prix extrêmement bas et une concurrence exagérée fait que ses acteurs se mènent mutuellement à la ruine et qu’il ne reste aucune place pour l’équité. Il est important que les responsables politiques prennent conscience de ce paradoxe et qu’ils ouvrent la voie à une politique véritablement équitable.
 
De leur côté, les producteurs de lait européens font leur possible pour avancer vers cet horizon. Ils font preuve de responsabilité sur le marché du lait grâce à des concepts comme celui du Programme de responsabilisation face au marché. Comme par le passé, le moteur du succès de leur engagement en faveur du secteur laitier restera la solidarité entre les producteurs de lait européens et leur alliance les citoyens de l’UE.

Communiqué de presse de l'EMB du 18 avril 2018

Appel pour un changement de la politique agricole et commerciale actuelle

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En réponse à la conférence du Comité des régions « Changer les règles du commerce international : un préalable indispensable pour relever les défis de l’agriculture, de l’alimentation et de la planète » (8 mars), l’EMB, avec le soutien de 9 autres organisations et deux experts, a fait appel aux représentants responsables de la Commission européenne, M. Schulz-Greve (DG Agri) et M. Somogyi (DG Handel). Les signataires exigent de la Commission européenne qu’elle assume davantage de responsabilités en matière de politique agricole et commerciale.

 

Cher M. Somogyi, cher M. Schulz-Greve,

Nous avons écouté avec beaucoup d’intérêt votre présentation à la conférence du CdR « Changer les règles du commerce international : un préalable indispensable pour  relever les défis de l’agriculture, de l’alimentation et de la planète ». Lors de l’événement, il est devenu très clair qu'il est nécessaire de redéfinir la politique commerciale existante dans le secteur agricole. Il est particulièrement indispensable de réorienter les priorités vers une stratégie commerciale plus équitable et plus viable sur le plan social et environnemental.

Comme vous l'avez vous-même déclaré lors de la conférence, l'Union européenne est un très gros exportateur et importateur dans le secteur agricole et a donc un impact énorme sur le commerce mondial. L'Union européenne, en tant qu'acteur clé dans ce contexte, peut et doit être un pionnier en ce qui concerne une politique beaucoup plus sociale et respectueuse de l'environnement.

Une nouvelle direction est nécessaire ! Poursuivre la politique actuelle de l'Union européenne avec son orientation unilatérale, dont le principe directeur est « intensifier les échanges commerciaux », n'est plus une option, compte tenu des problèmes à la fois à l'échelle de l'Union européenne et mondiale.

Il existe déjà des concepts qui pourraient améliorer de manière constructive les conditions des producteurs agricoles locaux ainsi que celles des pays tiers. Lors de la conférence, par exemple, le Programme de Responsabilisation face au Marché pour le secteur laitier a été mentionné. Dans les domaines où des concepts spécifiques doivent encore être créés, les parties prenantes, les experts et les responsables politiques doivent travailler ensemble pour atteindre cet objectif.

Dans l'Union européenne comme dans le monde, nous sommes confrontés à des défis extrêmement importants. Le cadre commercial que vous avez décrit à la conférence ne sera malheureusement pas suffisant pour nous permettre d'y faire face.

Nous vous demandons, ainsi qu'à votre institution, de penser et d'agir beaucoup plus grand et d'envisager sérieusement un changement crucial de la politique agricole et commerciale actuelle.

Appel (en Anglais) avec les signataires

Silvia Däberitz, EMB

Congrès sur la production laitière

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Résumé du congrès de cette année intitulé « La responsabilité au sein du marché laitier vis-à-vis de la quantité, du prix et de la qualité » du 5 mars 2018, organisé par le groupement pour une agriculture paysanne AbL:

 

 

Pour la Commission européenne, les surplus de production, même légers, tirent les prix vers le bas

« Même de petites variations de la production peuvent fortement influencer les prix », a déclaré Jens Schaps, directeur des analyses des marchés auprès de la Commission européenne. Après une année 2017 soutenue par des prix suffisants et une nouvelle augmentation de la production laitière, la Commission européenne prévoit une augmentation des volumes de production de 1,4 % pour l’année 2018 sur l’ensemble du territoire de l’UE.

C’est la raison pour laquelle il faut s’attendre à ce que les prix diminuent. « Tout dépend du développement de la production », a dit Schaps.

 L’expert de longue date à la Commission appelle les agriculteurs à rassembler leur offre au sein d’organisations de producteurs et ce, afin de pouvoir négocier la quantité, le prix et la qualité avec les laiteries. L’UE a, à nouveau, étendu les droits dans ce domaine en début d’année. Schaps considère que le versement d’une incitation financière à volontairement réduire sa production durant l’année de crise 2016 s’est révélée « plus fructueuse que jamais ». Mais financer une absence de production reste difficile à justifier.

 

Le MEG Milch Board critique les restrictions imposées aux coopératives

Peter Guhl, président de l’organisation des producteurs laitiers allemands MEG Milch Board, considère également que le rassemblement des producteurs laitiers est indispensable. Toutefois, le fait que l’UE n’octroie pas ce droit aux coopératives laitières entrave les efforts en ce sens. Guhl exige le droit aux membres de coopératives de pleinement rassembler leurs offres et celui d’avoir un jour de livraison écrit. En outre, Guhl souhaite l’introduction d’une obligation de conclure un contrat dans lequel la quantité et le prix sont fixés annuellement avant la livraison.

De nos jours, la valeur du lait fixée par les laiteries varie fortement. En revanche, le prix que celles-ci paient aux producteurs laitiers, lui, bouge à peine, comme le démontre Guhl sur la base de plusieurs études. L’une des conséquences est non seulement que la production est gâchée mais, de plus, les laiteries n’ont pas le réflexe de prévenir les producteurs laitiers de réduire leurs quantités en cas de surplus.

 

AbL exige un changement de la part des laiteries

Ottmar Ilchmann, porte parole de l‘AbL, appelle les laiteries allemandes à demander aux agriculteurs de réduire leur production, comme l’a fait le grand groupe laitier néerlandais Campina. « La réduction de 4 centimes par litre par mois appliquée par nos laiteries a durement affecté les exploitations car celles-ci luttent toujours contre les effets de la dernière crise », a déclaré Ilchmann. En effet, les exploitations laitières sont parfaitement en mesure de réduire leur production en dernière minute. Mais elles seront prêtes à le faire uniquement si tous les collègues en font de même. D’où l’intérêt de l’appui des laiteries. Sur le moyen terme, Ilchmann souhaite la création d’instruments politiques prévenant la diminution drastique des prix causée par une surproduction, à l’instar de ceux mis en place par l’UE en 2016 concernant la réduction volontaire de la production.

Uli Jasper, Arbeitsgemeinschaft bäuerliche Landwirtschaft (AbL), Allemagne

Situation en Espagne

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Après une analyse objective du secteur laitier, l’Organisation des Producteurs de Lait (OPL) a envoyé un message visant à rassurer les producteurs. Elle prévoit en effet la stabilité des prix et même une légère hausse en 2018 pour les raisons suivantes :

 

1. La tendance à la hausse des prix du beurre se poursuit, malgré des baisses à la fin 2017, ce qui permet à la Commission européenne de prévoir des prix au producteur stables pendant toute l’année 2018.

2. Selon les estimations de la bourse de Nouvelle-Zélande, la production devrait baisser de 1,5% dans ce pays (le plus grand exportateur de lait au monde) en raison de la sécheresse. Cette baisse sera absorbée par un accroissement de 1,7% de la production dans l’UE par rapport à l’année précédente.

3. Cette année, les enchères Fonterra se sont soldées jusqu’ici par des hausses des prix de 2,2%, 4,9% et 5,9% ; seule la dernière vente aux enchères a enregistré une légère baisse de 0,5%.

4. D’après les données du Fond Espagnol de Garantie Agricole (FEGA), le nombre de génisses en Espagne a baissé de 4,4%, ce qui suggère une réduction de la production.

 

Malgré ces chiffres, l’industrie laitière en Espagne traite l’arrivée du printemps comme s’il s’agissait de la période des soldes. Utilisant le fait que la plupart des contrats avec les producteurs sont renouvelés au début du mois d’avril, les laiteries sortent le grand jeu et utilisent des méthodes moralement douteuses pour répandre la peur chez les producteurs et faire baisser les prix. Elles annoncent des annulations de tournées afin de contraindre les agriculteurs qui ne peuvent plus vendre leur lait à le proposer à vil prix à d’autres entreprises. Et elles continuent de affirmer qu’il y a trop de lait sur le marché afin d’atteindre leur objectif d’appliquer des réductions maintenant pour contrebalancer les hausses de prix prévues pour le deuxième semestre de l’année.

Le point de vue de l’industrie a été exprimé par M. Lence, le propriétaire de Leche Río. Dans des déclarations à l’agence EFE publiées par El Progreso, il a dit « [qu’il] n’y a pas de raison de baisser le prix du lait », il a avancé « [qu’il] n’y a pas de surplus de lait cru, au contraire » et a même admis que « la possibilité de baisser les prix peut être due à une pression exercée par un acteur majeur du marché mais qu’elle n’est en aucun cas due à des raisons objectives liées au marché. ». Il faut considérer ces déclarations à la lumière du fait que M. Lence n’a jamais eu de scrupules à faire baisser les prix aux producteurs.

Ces raisons nous poussent à conseiller aux agriculteurs de rester calmes car toutes les informations semblent indiquer que les prix du lait resteront stables et qu’une hausse est même possible.

Communiqué de presse de l’Organización de Productores de Leche (OPL), Espagne, 21/02/2018

Faillite de B.M.G. : l’aide d’urgence est constructive mais un nouveau paquet de mesures est nécessaire

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La faillite de la B.M.G. (Berliner Milcheinfuhr-Gesellschaft), l’un des plus grands négociants laitiers d’Allemagne pour un volume annuel d’environ 950 millions de kg de lait, a placé de nombreux fournisseurs, dont soudainement plus personne n’est venu chercher le lait, dans une situation extrêmement difficile, menaçant jusqu’à leur existence. C’est d’autant plus vrai que les fournisseurs de B.M.G. n’avaient déjà perçu en février qu’un acompte pour le lait déjà livré.

 

« Il est à saluer que, tant au niveau du ministère fédéral que dans le contact étroit avec les ministres des Länder en Rhénanie-du-Nord - Westphalie et en Hesse, nous ayons été entendus et que des mesures rapides et constructives aient été prises pour s’assurer que le lait des producteurs qui, dans un premier temps, n’avaient pas trouvé d’acheteur, puisse être placé, temporairement au moins, dans des laiteries », explique Romuald Schaber, le président du BDM. « Nous adressons également nos remerciements à nos équipes au niveau des Länder et à nos nombreux membres qui s’impliquent fortement à la base et qui s’entretiennent avec les groupements de producteurs de lait, avec quelques laiteries constructives et avec des responsables politiques engagés de tous bords afin d’obtenir des aides rapides et sans bureaucratie inutile pour les éleveurs concernés. »

« Nous ne pouvons toutefois pas nous satisfaire de ce qui a été accompli », souligne M. Schaber. « Le plus gros du travail est encore devant nous. Dans le contexte de la situation tendue sur le marché, il ne faut pas oublier que le lait de la B.M.G., qui a dû être placé provisoirement dans d’autres laiteries, y est souvent en surplus et n’y est donc acheté qu’aux prix les plus bas et à court terme ; c’est d’ailleurs probablement la cause principale de la faillite de B.M.G. »

Pour les éleveurs laitiers, les pertes économiques sont énormes : dans de nombreux cas, les anciens fournisseurs de B.M.G. se voient actuellement verser pour leur lait un prix encore inférieur au niveau du marché spot, car ils doivent acquitter eux-mêmes les frais de transport. D’après les premières estimations, les pertes de revenus pour les anciens fournisseurs de B.M.G. devraient représenter au moins 60 millions d’euros et la tendance est à la hausse, si l’on prend en compte qu’il devrait rester un écart significatif entre ces prix et la moyenne nationale au-delà de quatre semaines.

Du point de vue du BDM, on a maintenant besoin d’un paquet de mesures afin de résoudre cette situation d’une manière satisfaisante pour les éleveurs laitiers. En plus des aides financières rapides pour les personnes concernées, il est indispensable de soulager le plus vite possible le marché des volumes de lait qui l’accablent. Il faut donc que la Commission européenne et le Conseil Agriculture de l’UE reviennent sur leur décision d’abandonner le processus d’intervention selon la méthode à prix fixe et que le filet de sécurité de l’UE soit étendu pour comprendre des mesures limitées dans le temps de réduction des volumes.

Communiqué de presse du BDM (Bundesverband Deutscher Milchviehhalter) du 21 mars 2018

Entretien avec l'ancien président de l'EMB, Romuald Schaber, à l'occasion de ses adieux à l'EMB

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En trois phrases, comment décrirais-tu la période que tu as passée comme président de l'EMB ?

Je peux la résumer en trois mots : palpitante, intéressante et je n'aurais pas voulu manquer cela !

 

As-tu l'impression d'avoir appris quelque chose pendant cette période ?

J'ai surtout rencontré des gens formidables dans toute l'Europe. J'ai appris qu'il fallait faire preuve de beaucoup, beaucoup de patience et que presque tout prend plus de temps que prévu. Naturellement, la multiplication des contacts permet d'acquérir une certaine expérience de la vie. C'était très agréable et enrichissant.

 

As-tu toujours été aussi diplomate et réfléchi que tu l'as été en tant que président de l'EMB ?

Non, je pense que si vous demandiez à mes camarades de lutte, ils diraient que je n'étais probablement pas très diplomate au début, plutôt fougueux. Mais cela fait justement partie des choses que j'ai apprises : garder son calme, laisser parler les autres, réfléchir, puis réagir.

 

Qu'est-ce que tu as trouvé intéressant au niveau politique ?

J'ai trouvé plutôt frustrant et déprimant de voir à quel point les problèmes des producteurs de lait laissaient de nombreux responsables politiques indifférents. Ils font semblant d'avoir pris la mesure de la situation, mais on voit à leur réaction à quel point ils en sont éloignés. En fin de compte, nos problèmes sont simplement remis à plus tard. Évidemment, il y a des exceptions. L'important, c'est de trouver des personnes de bonne volonté et de continuer à travailler avec elles. Il y a des gens bien, et c'est cela qui donne de l'espoir.

 

On se dit souvent que tu dois avoir un sosie, car tu es partout à la fois. Est-ce que tes vaches te verront chaque jour à l'avenir ?

En tout cas, elles me verront plus souvent que par le passé et c'est bien comme cela. Je vais travailler davantage dans la ferme et aider ma famille qui a assuré le quotidien ces dernières années.

 

Cher Romuald, merci pour cet entretien !

Silvia Däberitz, EMB

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