Bulletin EMB janvier 2014
Bulletin comme PDF
Contact
European Milk Board
Rue du Commerce 124
B-1000 Bruxelles
Tel.: 0032/2808/1935
Fax: 0032/2808/8265
E-Mail: office@europeanmilkboard.org
Website: http://www.europeanmilkboard.org
Bulletin comme PDF
Contact
EMB - European Milk Board asbl
Rue de la Loi 155
B-1040 Bruxelles
Tél.: +32 - 2808 - 1935
Fax: +32 - 2808 - 8265
Chers éleveurs, chers intéressés,
Nous voici à nouveau à l‘aube d’une nouvelle année.
Au cours des derniers mois, le prix du lait versé aux producteurs a entamé une ascension par petits paliers successifs. Dans de nombreux pays européens, le prix payé aux producteurs a franchi le seuil magique des 40 centimes par kilo de lait. Malheureusement, certains pays tels que la France ou les Etats baltes font figure d’exception. L’absence, dans ces pays, de progression des prix comparable à l’évolution observée dans le reste de l’Europe nous incitent, nous éleveurs laitiers, à douter encore du bon fonctionnement du marché du lait. Surtout à l’écoute de l’industrie laitière qui impute la progression des prix à une demande mondiale en hausse pour les produits laitiers.
Dans nos exploitations laitières, nous nous interrogeons : Le marché mondial exercerait-il donc une influence sur l’Allemagne ou les Pays-Bas mais pas sur la France ? Ou l’explication n’est-elle pas à chercher du côté des contrats à long terme imposés par les milieux politiques aux producteurs laitiers français ou du côté du CNIEL (centre national interprofessionnel de l’économie laitière) cornaqué par les acheteurs de lait ? S’agirait-il, dans de nombreux Etats-membres, d’une manipulation, à la hausse et intentionnelle dans le chef de l’industrie laitière, des prix versés aux producteurs ? A la veille de l’abolition du régime des quotas, les éleveurs laitiers seraient ainsi apaisés et bercés de l’illusion d’un avenir radieux, une sempiternelle promesse de l’industrie laitière.
Il est clair que la légère augmentation du prix du lait ne suffit pas, en raison des coûts de production également en hausse, à générer des profits décents et à constituer des réserves. Cependant, elle permet tout à fait d’attiser la production. Et c’est bien là que réside le danger. Un retour de balancier se produira inévitablement sur le marché. La seule question qui se pose encore, c’est quand ?
La Commission européenne a, l’année dernière, annoncé sa volonté d’instaurer une agence de surveillance pour le marché du lait. L’EMB soutient pleinement ce projet. Nous sommes curieux d’observer à quelle vitesse ce projet sera traduit dans les faits. Les membres de l’EMB sont toutefois conscients qu’il faudra étendre l’exercice au-delà d’une simple observation de l’évolution du marché ou des marges à tous les maillons de la chaîne de valeur. Aussi rapidement que possible, il conviendra d’élaborer et de mettre en place des instruments efficaces afin de pouvoir aussi intervenir si une crise devait se profiler à l’horizon du marché.
La concrétisation de ce projet constitue l’objectif le plus important de l’EMB pour l’année 2014.
Romuald Schaber (Président de l’EMB)
2014 : Année de l’Europe en mouvement ?
Cette année promet d’être passionnante. C’est, en tout cas, la conclusion que nous pouvons tirer à la lecture de l’agenda des institutions européennes. En mai, un nouveau Parlement européen sera élu et ensuite, une nouvelle Commission sera investie avec la préalable bénédiction du Parlement et du Conseil européen. Le mandat de l’ancienne Commission viendra à terme au mois d’octobre 2014. Toutefois, le Commissaire à l’Agriculture, Dacian Ciolos, souhaite, dans l’intervalle, encore démarrer quelques chantiers. Des rendez-vous particulièrement importants pour la filière laitière sont inscrits à son agenda. Vers la moitié de l’année, de nouvelles propositions concernant le marché du lait doivent être mises sur la table.
Conférence de presse : Quel avenir pour le marché du lait en Europe ?
L’EMB a distribué l’invitation suivante pour une conférence de presse lors de la Semaine verte internationale le jeudi 16 janvier 2014 à Berlin.
Mesdames et messieurs les représentants des média,
Que réservera l’année 2014 aux producteurs de lait européens ? Au lendemain de l’adoption du paquet laitier et de la réforme de la PAC, qui n’ont débouché que sur des avancées minimes pour les agriculteurs, la fin du règlement des quotas se rapproche alors que les prix du lait ne couvrent toujours pas les coûts de production.
Succès des mobilisations le 18 et 19 décembre à Bruxelles
Plus de 2000 personnes se sont donné rendez-vous à cinq carrefours du quartier européen le jeudi 19 décembre 2013 à l’initiative de l’Alliance D19-20, plate forme non partisane de citoyen-ne-s, d’agriculteurs- rices, d’associations, de collectifs militants et de syndi cats qui portent les deux revendications suivantes : l’abandon des mesures prônées dans le traité sur la stabilité, la coopération et la gouvern ance (TSCG) comme solution de sortie de crise et l’arrêt des négociations du traité de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis (TTIP), menées à huis-clos et sans que les citoyen-ne-s européen-ne-s ne puissent se prononcer sur la question.
Les laiteries et la distribution continuent de bloquer toute hausse des prix du lait
Lors de sa dernière réunion, l’interprofessionnelle Milch BOM n’est pas parvenue à s’entendre sur une hausse modérée, à savoir 3 centimes de francs suisses, du prix indicatif. L’augmentation exigée par les représentants des producteurs a été rejetée par les acheteurs. Dès lors, une grille intégrant les prix affichés en magasin il y a 5 mois est employée pour le calcul du prix indicatif, qui se trouve ainsi relevé de 2 centimes. Puisque ce prix indicatif n’est nullement contraignant, seule une toute petite poignée de producteurs profitera effectivement de cette minime augmentation.
Ras-le-bol de l’industrie agricole : Manifestation le 18 janvier à Berlin
Cette année encore, le groupement d’action « Meine Landwirtschaft » appelle, de concert avec ARC 2020, AbL et de nombreux autres organisations de la société civile, à un grand rassemblement le 18 janvier à Berlin. Sous la devise « Une nourriture de qualité, une agriculture de qualité. Pour tous », les manifestants battront le pavé pour une politique agricole plus juste, écologique et paysanne.
Calendrier EMB
Veuillez trouver ci-dessous quelques rendez-vous importants du Comité directeur de l'EMB en janvier 2014 :
16.01.: Conférence de presse lors de la semaine verte internationale à Berlin
17.01.: Réunion du Comité directeur de l’EMB à Berlin
20.01.: Workshop aves des ONGs sur l’accord de libre-échange (TTIP) entre US-UE à Bruxelles
Textes Complèts
2014 : Année de l’Europe en mouvement ?
Cette année promet d’être passionnante. C’est, en tout cas, la conclusion que nous pouvons tirer à la lecture de l’agenda des institutions européennes. En mai, un nouveau Parlement européen sera élu et ensuite, une nouvelle Commission sera investie avec la préalable bénédiction du Parlement et du Conseil européen. Le mandat de l’ancienne Commission viendra à terme au mois d’octobre 2014. Toutefois, le Commissaire à l’Agriculture, Dacian Ciolos, souhaite, dans l’intervalle, encore démarrer quelques chantiers. Des rendez-vous particulièrement importants pour la filière laitière sont inscrits à son agenda. Vers la moitié de l’année, de nouvelles propositions concernant le marché du lait doivent être mises sur la table. De telles mesures sont désespérément nécessaires puisque ni le paquet laitier ni la réforme de la PAC n’ont permis la mise au point d’instruments capables d’assurer la stabilité du secteur.
Dès le mois de septembre 2013, le Commissaire à l’Agriculture Ciolos a évoqué le concept d’une agence de surveillance pour le marché du lait. A présent, cette annonce doit être concrétisée dans les propositions attendues cet été si la Commission souhaite éviter que le secteur du lait ne sombre dans ce même chaos qui caractérise malheureusement désormais le marché helvétique. En l’absence d’instruments raisonnables, la fin des quotas en 2009 provoqua en Suisse une chute des prix qui, à ce jour, n’a pu être compensée. Par conséquent, pas un jour ne se passe sans qu’un producteur suisse ne doive mettre la clé sous la porte et la production laitière nationale ne cesse de reculer.
Certes, la création de l’agence de surveillance annoncée par Dacian Ciolos constituerait déjà un premier pas essentiel en Union européenne – il ne faudrait cependant pas s’arrêter à cela. Au-delà de la surveillance du marché, cette agence doit également pouvoir réagir et procéder à ces ajustements de volumes qui sont indispensables à l’obtention de prix rémunérateurs pour les producteurs de lait.
La Commission n’est pas seule à décider des matières relatives au marché du lait. Le Conseil des Ministres et le Parlement ont également une voix déterminante à exprimer au sujet des nouvelles réglementations. Bien que de nombreux ministres de l’agriculture aient, entre temps, compris que le marché du lait a besoin d’un cadre réglementaire raisonnable, quelques gouvernements demeurent encore engoncés dans une pensée libérale surannée. En Allemagne, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas notamment, les décideurs campent sur des positions qui entravent l’émergence d’une production laitière de couverture géographique globale. Il est grand temps d’aller de l’avant et le grand défi de 2014 sera de conscientiser ces partisans de la ligne dure de la nécessité d’une production laitière pérenne en UE. En effet, plus la fin des quotas se rapproche en Union européenne, plus il devient évident que le chemin de la libéralisation et de la domination des marchés emprunté par les laiteries mène à une impasse : De nombreuses exploitations, partout en Europe, abandonnent la production laitière et l’emploi dans la filière est en recul constant.
Si nous voulons vraiment imprimer le mouvement en Europe, il va falloir se retrousser les manches en cette nouvelle année. Que l’on soit un décideur politique, un éleveur laitier ou un consommateur : Au boulot !
Silvia Däberitz (EMB)