MILK-NEWS

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Chers producteurs et productrices de lait, chers sympathisants,

Ces dernières semaines, des événements importants ont eu lieu aux niveaux européen et international. Les chefs d’État et de gouvernement des États membres ont attribué les postes clefs au sein de l’UE, et le Parlement européen a élu de nouveaux représentants aux fonctions principales. Je leur souhaite beaucoup de succès durant les cinq prochaines années pour renforcer et construire une Europe juste avec une politique agricole équitable.

Un autre événement très important de ces dernières semaines a été l’accord commercial signé le 28 juin par l’UE et les pays sud-américains du Mercosur. En tant que productrice de lait, je tiens à exprimer mes préoccupations sérieuses au sujet de l’accord commercial actuel. Le quota très élevé négocié pour les exportations de viande de bœuf depuis les pays d’Amérique du Sud vers l’UE va largement faire pression sur les producteurs européens. Les prix du lait pourraient également baisser dans l’UE en raison de la hausse des importations de soja. En effet, l’accord prévoit une réduction des taxes à l’exportation vers l’UE de cette légumineuse. Les importations de soja à prix réduit pourraient doper la production de lait au sein de l’UE, et donc la surproduction dans le secteur laitier. Parallèlement, il y a un risque que la libéralisation du commerce des produits laitiers transformés fasse baisser le prix du lait dans les pays du Mercosur. Cet accord n’aidera donc pas les producteurs laitiers, ni de l'un, ni de l'autre côté de l’Atlantique. L’EMB y a réagi le 2 juillet dans un communiqué de presse, que vous retrouverez dans ce bulletin. Un grand nombre de productrices et de producteurs laitiers ont en outre manifesté leur opposition à cet accord dans différents pays européens. Et la discussion sur la ratification ne fait que commencer !

Un violent « orage » est en train de se préparer, auquel les producteurs laitiers devront faire face. En effet, les accords de libre-échange ne sont pas les seuls à poser problème : le risque d’un Brexit sans accord augmente, alors que les prix du lait dans l’UE sont déjà bas.

D’autres sujets seront aussi abordés dans ce bulletin : les agriculteurs et agricultrices suisses remettent en question les réductions de prix de l’industrie laitière. Daniel Hick, producteur de lait en Belgique, nous parle quant à lui de son expérience avec le lait équitable de Fairebel et du lancement de la nouvelle crème glacée biologique, et l'association des producteurs de lait allemande BDM nous donne un aperçu des dernières actualités sur le marché laitier en Allemagne.

Bonne lecture !

Le prochain numéro de notre bulletin paraîtra en septembre.

 

Sieta van Keimpema, vice-présidente de l’EMB et présidente du Dutch Dairymen Board (DDB), Pays-Bas

Décisions sur les postes clés de l’UE

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© Commission européenne

Le 2 juillet 2019, les plus hauts postes de l’Union européenne ont été attribués lors d’un sommet européen. Peu après, le Parlement européen a lui aussi élu de nouveaux représentants aux fonctions principales. Un des points les plus controversés était la nomination du président de la Commission européenne. Voici un résumé des derniers développements.

 

Commission européenne

L’ancienne Ministre fédérale allemande de la défense, Ursula von der Leyen, a été nommée présidente de la Commission européenne. Le 16 juillet, elle a été élue par le Parlement européen, avec une majorité de neuf voix. Elle prendra ses fonctions à partir du 1ernovembre.

Avant d’entamer sa carrière politique, elle a travaillé comme médecin en Allemagne. Ursula von der Leyen a ensuite été ministre fédérale de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse de 2005 à 2009 puis, jusque 2013, ministre fédérale du Travail et des Affaires sociales. Finalement, de 2013 à juillet 2019, elle a occupé le poste de ministre fédérale chargée de la Défense.

 

Parlement européen

Le nouveau président du Parlement européen est l’Italien David Maria Sassoli (S&D). Journaliste de profession, David Maria Sassoli est membre du Parlement européen depuis 2009. Durant le mandat électoral précédent, il était l’un des 14 vice-présidents du Parlement européen.

Les membres de la commission de l’agriculture ont été annoncés début juillet. Vous en trouverez la liste complète ici. L’Allemand Norbert Lins (PPE) a été élu à la présidence. Lors de la précédente législature, il était co-rapporteur chargé de la procédure d’autorisation des pesticides de l’UE.

 

Conseil européen

L’actuel premier ministre belge, Charles Michel, a été élu président du Conseil européen. Il est en outre président du parti libéral belge Mouvement réformateur (MR).

 

Banque centrale européenne

La Française Christine Lagarde, jusqu’à présent directrice du Fonds monétaire international (FMI), sera pendant les prochaines années à la tête de la Banque centrale européenne. Au niveau national, elle a occupé de 2007 à 2011 la fonction de ministre de l’Économie et des Finances au sein du gouvernement du premier ministre François Fillon.

 

Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères

L’Espagnol Josep Borrell a été nommé au poste de haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères. Il a maintenant besoin de l’approbation du Parlement européen pour entrer en fonction. Il est actuellement ministre des Affaires étrangères en Espagne. Entre 2004 et 2007, il a occupé la fonction de président du Parlement européen.

 

 Nicolas de la Vega, EMB

Vanessa Langer, EMB

Accord commercial entre l’UE et le Mercosur : quel avenir pour les agriculteurs de l’UE ?

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© Commission européenne

Le 28 juin, à la suite d’un marathon de négociations qui a duré plus de deux décennies et de 39 cycles de discussions officielles, l’Union européenne a conclu un accord commercial avec le bloc sud-américain du Mercosur, composé du Brésil, de l’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré qu’il s’agissait du « plus grand accord commercial jamais conclu par l’UE ». De nombreux acteurs craignent toutefois que l’accord ait un impact désastreux sur la production de viande bovine dans l’UE ainsi que sur l’industrie manufacturière dans la région du Mercosur.


Les producteurs laitiers vont-ils bénéficier de cet accord ?

Selon les statistiques officielles, la balance commerciale de l’UE par rapport au Mercosur est positive pour les produits laitiers transformés comme le lait en poudre, le lactosérum, le fromage, le chocolat, la crème glacée et la nourriture infantile, avec 146 millions d’euros pour les exportations et 9 millions d’euros pour les importations. Le principal importateur de produits de l’UE est le Brésil avec 105 millions d’euros, suivi de l’Argentine avec 26 millions, de l’Uruguay avec 12 millions et enfin du Paraguay avec 3 millions d’euros. La Commission européenne affirme que les échanges commerciaux sont actuellement faibles par rapport à ceux avec les autres pays tiers, en raison des droits de douane actuels du Mercosur, qui peuvent atteindre 28 % ; l’accord serait donc une opportunité pour l’UE. Eucolait, l'association européenne du commerce des produits laitiers, partage ce point de vue. Le gouvernement brésilien craint quant à lui une baisse du prix du lait. L’accord commercial prévoit la mise en place progressive, sur une période de dix ans, de contingents tarifaires exempts de droits de douane pour environ 30 000 tonnes de fromage, 10 000 tonnes de lait en poudre et 5 000 tonnes de nourriture infantile. Prenons l’exemple du fromage : cela impliquerait une multiplication par dix des exportations vers le Mercosur. L’effet serait sans doute positif pour les transformateurs de produits laitiers, mais l’augmentation des exportations vers le Mercosur ne garantit pas aux agriculteurs européens une hausse des prix du lait.

Les importations de soja contribuent à la surproduction au sein de l’UE

L’agriculture européenne est particulièrement dépendante des importations de soja en provenance de l’Amérique du Sud. Selon les chiffres commerciaux, les pays du Mercosur fournissent 94 % des tourteaux de soja et 52 % des semences de soja que l’UE achète sur le marché international. Cet afflux important d’aliments pour animaux en Europe est l’une des principales causes de la surproduction de lait et de viande. Avec la réduction convenue des droits de douane sur les exportations de soja, la dépendance vis-à-vis des protéines sud-américaines va encore progresser. Si l’Europe importe du soja moins cher, la production de lait de l’UE va probablement augmenter, ce qui fera baisser les prix pour les agriculteurs.

L’augmentation des quotas de viande bovine présente un risque élevé pour plusieurs pays de l’UE

Dans six ans, les quotas d’importation exempts de droits de douane de l’UE atteindront 99 000 tonnes pour la viande de bœuf. Cela représente un risque élevé pour le secteur de l’élevage de l’UE, comme cela a été souligné dans une lettre signée le 17 juin dernier par le président français Emmanuel Macron, le chef de gouvernement irlandais Leo Varadkar, le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et le premier ministre belge Charles Michel. La question est source de division, car, dans leur propre lettre, sept autres chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont appelé à considérer les avantages pour l’industrie européenne et à « être prêt à faire des concessions définitives », en particulier dans le secteur agricole.

Le secteur agricole et les ONG ont également exprimé des critiques. Le Copa-Cogeca, la plus grande fédération d’agriculteurs de l’UE, a mis la Commission européenne en garde contre la signature d’un tel accord alors que le secteur agricole de l’UE traverse une période d’extrême insécurité. Il a appelé l’UE à maintenir ses droits de douane sur d’importants produits sensibles et à respecter les normes environnementales de l’UE. Dans une lettre ouverte, plus de 340 ONG, basées aussi bien en Europe qu’Amérique du Sud, ont demandé la suspension des négociations tant que la déforestation et les violations des droits de l’homme restent à l’ordre du jour au Brésil.

L’accord n’est pas encore définitif — la ratification pourrait être un obstacle

Les négociateurs sont certes parvenus à un accord, mais l’incertitude règne en raison de la fin du mandat de l’actuelle Commission européenne – le négociateur de l’UE – et des élections en Argentine, toutes deux prévues en octobre. Ces derniers jours, le gouvernement français a annoncé qu’il n’était pas prêt à ratifier l’accord. Au sein du Mercosur, les fabricants industriels et les producteurs de vin exercent également des pressions pour que l’accord ne soit pas ratifié, ou pour que son champ d’application soit restreint. Bien qu’un accord ait été trouvé, nous ne connaissons pas encore le fin mot de l’histoire des relations entre l’UE et le Mercosur.

 

 Nicolas de la Vega, EMB

Les producteurs de lait voient d’un mauvais œil l’accord avec le Mercosur

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© EMB

Ses dispositions impliquent des inconvénients pour les consommateurs comme pour les producteurs

Les producteurs de lait de l’European Milk Board (EMB) se disent très inquiets de l’accord commercial conclu dernièrement entre l’UE et les pays du Mercosur.

 

Comme l’a expliqué Sieta van Keimpema, la vice-présidente de l’association, celui-ci pose des problèmes à la fois pour le secteur laitier et la filière bovine.

D’une part, le quota élevé de 99 000 tonnes de viande bovine qui a été fixé pour les exportations des pays d’Amérique du Sud vers l’UE fait planer le risque d’une forte baisse du prix de la viande bovine dans l’UE et menace de faire disparaître une partie de la production locale de viande. Par ailleurs, d’autres dispositions de l’accord avec le Mercosur pourraient potentiellement renforcer encore la surproduction qui existe déjà dans le secteur laitier. Les importations élevées de soja sont l’une des causes de la surproduction nocive dans l’UE. Or, la diminution des taxes à l'exportation prévue par l’accord laisse présager une augmentation des importations européennes de soja en provenance du Mercosur, ce qui risque de stimuler encore davantage la surproduction dans l’UE. « Nous, producteurs de lait, travaillons depuis des années à rendre le secteur laitier de l’UE capable de résister aux crises et à lui redonner un avenir. Malheureusement, l’accord avec le Mercosur vient contrecarrer nos efforts », affirme Mme van Keimpema. 

« Par ailleurs, ces produits agricoles, dont les importations en Europe sont appelées à croître, ne répondent pas aux mêmes normes et aux mêmes critères de production que ceux provenant de l’UE. Cela entraîne une distorsion de concurrence au détriment des producteurs européens », souligne Mme van Keimpema pour expliquer les réticences des producteurs de lait. « On peut se demander dans quelle mesure les consommateurs européens pourront avoir l’assurance, au minimum, que les conditions garanties seront véritablement respectées. »

Toutefois, cet accord n’est pas seulement inquiétant pour les producteurs de lait et les consommateurs européens, comme l’explique Mme van Keimpema : « Pour les producteurs de lait sud-américains, les diminutions des droits de douane sur les produits laitiers européens risquent de s’accompagner de baisses des prix du lait dans leurs pays. Bien que notre association ait pour vocation première de représenter les producteurs de lait européens, nous ne souhaitons évidemment pas voir nos collègues des pays du Mercosur subir une dégradation du niveau des prix. »

De plus, l’évolution de la situation au Brésil, la plus grande économie du Mercosur, est très préoccupante. « Nous nous associons aux critiques internationales quant à l’attitude de cet État par rapport aux droits humains et à ses décisions dans le domaine environnemental », souligne Mme van Keimpema. Pour elle, notamment l’accélération du déboisement de la forêt vierge depuis début 2019 est extrêmement inquiétante.

Comme le souligne l’EMB, les critiques de l’accord avec le Mercosur formulées par les producteurs de lait ne reviennent pas à une revendication protectionniste. L’objectif est plutôt que les accords commerciaux contribuent à des relations commerciales équitables et équilibrées. Des relations qui ne soient pas au détriment des producteurs agricoles ou des citoyens, ici ou là-bas. Malheureusement, les éléments avancés ici montrent bien que l’accord avec le Mercosur, tel qu’il est formulé, ne satisfait pas à ces exigences essentielles.

 

Communiqué de presse de l'EMB du 2 juillet 2019

Seuls 78 % des coûts de production couverts en Allemagne

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Le calcul actuel des coûts de production en Allemagne a été publié et montre qu'en avril 2019, seuls 78 % des coûts de production étaient couverts. Les coûts de production se montaient à 44,33 ct/kg en avril 2019 alors que le prix payé aux producteur.trice.s de lait était de 34,56 ct/kg. Il manquait donc 9,77 centimes par kilogramme de lait produit.

Ces chiffres proviennent de l’étude trimestrielle sur les coûts de production en Allemagne réalisée par le BAL (Büro für Agrarsoziologie und Landwirtschaft). Avec les chiffres d'avril 2019, le calcul des coûts de production du lait a été adapté aux dernières données RICA pour 2017.

Johannes Pfaller, membre du Comité directeur de l’EMB et producteur de lait dans le Sud de l’Allemagne déclare : « L’écart qui persiste entre les coûts de production du lait et le prix payé au producteur révèle que l’industrie laitière tient la dragée haute aux producteurs de lait ; ils nous paient juste assez pour assurer leur approvisionnement en lait, mais pour nous, il ne reste rien. » L'une des causes en est le déséquilibre des forces du marché au détriment des producteurs laitiers qu’a identifié l'Office fédéral allemand des ententes dans son étude du secteur laitier. « Actuellement, le prix n’est pas déterminé dans un environnement dans lequel fonctionnent la concurrence et la négociation », déclare cet Office. Pfaller ajoute : « Nous devons changer au plus vite ce fonctionnement. Et l’orientation de la politique agricole de l’UE vers des matières premières bon marché pour l’industrie laitière et alimentaire doit également prendre fin. »

Évolution des coûts de la production laitière en Allemagne

Vous trouverez ici l’évolution des coûts de la production laitière en Allemagne de 2009 à avril 2019.

 

Rapport prix-coût (part non couverte des coûts)

Le rapport prix-coût illustre la mesure dans laquelle le prix du lait couvre les coûts de production. En avril 2019, le prix du lait n’a permis aux producteurs de couvrir que 78 % de leurs coûts de production ; la part non couverte des coûts est donc de 22 %.

Le graphique ci-dessous illustre ce déficit depuis 2009.

 

Indice laitier MMI (Milch Marker Index)

L’indice MMI montre l’évolution des coûts dans la production laitière. En avril 2019, le MMI avait une valeur de 107, ce qui signifie que les coûts de production des exploitations laitières ont augmenté de 7 % par rapport à l’année de référence 2010=100.

Voyez ci-dessous l’évolution du MMI dans le temps.

 

Étude sur les coûts de production de six principaux pays producteurs de lait

Des calculs des coûts sont aussi effectués régulièrement dans cinq autres pays que l’Allemagne. Ceux-ci révèlent également que le prix que reçoivent les producteurs de lait ne leur permet pas de couvrir leurs coûts de production.

Nouveau : Les calculs des coûts de production du lait en Allemagne, en Belgique, au Danemark, en France, au Luxembourg et aux Pays-Bas pour 2017 sont maintenant disponibles. Vous trouverez l'étude ici.

 

On observe un manque à gagner chronique dans la production laitière – comment y remédier ?

L’European Milk Board propose d’ancrer dans la législation un instrument de gestion de crise capable d’agir contre le déficit chronique dans la production laitière. Le Programme de responsabilisation face au marché (PRM) observe et réagit aux signaux du marché en ajustant la production.

Lisez ici une brève description du Programme de responsabilisation face au marché (PRM) de l’EMB.

 

Contexte : Dans le cadre de l’étude « Combien coûte la production de lait ? », pour le compte de l’European Milk Board et de MEG Milch Board, le BAL (Büro für Agrarsoziologie und Landwirtschaft) a procédé pour la première fois en 2012 à un calcul des coûts de la production laitière sur l’ensemble du territoire allemand. Ce calcul se base sur les données du réseau d’information comptable agricole (RICA) de la Commission européenne et du Bureau fédéral allemand de la statistique (Destatis) et il est actualisé tous les trimestres depuis 2014.

Télécharger la fiche descriptive

 

Communiqué de presse de l'EMB du 16 juillet 2019

Les dernières nouvelles d’Allemagne

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© BDM

Situation actuelle du secteur laitier allemand et réaction du BDM à l’accord UE-Mercosur

Aperçu des prix du lait en Allemagne

Les prix payés aux producteurs au mois de mai restent pour la plupart constants, mais ils ont baissé dans certaines laiteries. 

Ainsi, le Deutsche Milchkontor (DMK) a réduit le prix du lait de 0,5 ct, en le fixant à 30,0 ct/kg et la laiterie de Müller d'un centime, pour atteindre 32,7 ct/kg.

Le prix de base le plus élevé est de 36,5 ct (Milchverwertung Ostallgäu) alors que le plus bas s’élève à 29,49 ct (Hansa Arla eG). Chez MUH Arla, la rémunération atteint 29,49 ct, chez Hochwald Milch eG 31 ct et chez FrieslandCampina Cologne 34 ct. Tous les prix du lait sont des prix de base pour 4,0 % de matières grasses et 3,4 % de protéines, hors TVA, suppléments ou réductions (par exemple pour le lait de la classe S).

Évolution de la collecte de lait en Allemagne

La collecte de lait en Allemagne a diminué de façon régionale en juin et est restée globalement inférieure au niveau du même mois l’année précédente. Cela peut s’expliquer par un nouveau record négatif du nombre de vaches laitières en Allemagne. Malgré la faible quantité de lait, le prix est toujours très bas. À la fin du mois de juin, l’indicateur de valeur du lait en tant que matière première, déterminé par l’IFE, s’élevait à seulement 31,0 ct/kg.

L’accord UE-Mercosur fait monter la pression sur les agriculteurs et contrecarre les objectifs climatiques

Selon la fédération des producteurs laitiers allemands (BDM), l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États du Mercosur est encore un accord commercial dans lequel les produits agricoles deviennent un objet de négociation et une monnaie d’échange pour augmenter les exportations de produits manufacturés, surtout du secteur automobile. Ceci est particulièrement problématique compte tenu de la croissance des exigences vis-à-vis de notre agriculture.

Les objectifs et stratégies poursuivis au niveau européen, tels que les cultures sans OGM, la réduction des produits phytosanitaires ou les approches en matière de protéines et de biodiversité, sont contrecarrés par les importations de denrées provenant des pays du Mercosur, produites dans le respect d’exigences environnementales et sociales nettement moins élevées. Une fois de plus, des conditions sont créées de façon à clairement exacerber la pression concurrentielle, déjà très élevée, sur les agriculteurs et agricultrices locaux, affaiblissant ainsi leur capacité à atteindre les objectifs nécessaires en matière de l’environnement, du climat et du bien-être animal.

 

Bundesverband Deutscher Milchviehhalter (BDM)

La nouvelle crème glacée bio de Fairebel : entretien avec Daniel Hick

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© Fairebel

L'European Milk Board (EMB) a interviewé Daniel Hick, Vice-président de la coopérative Faircoop qui commercialise le lait équitable belge Fairebel, pour en savoir plus sur son nouveau produit, une crème glacée bio. Daniel aborde également l’expérience des producteurs en matière des transformateurs laitiers et de la grande distribution.

 

EMB : Pourquoi avez-vous lancé ce nouveau produit ?

Daniel Hick : Fairebel propose des glaces depuis des années, et le lait utilisé était bio dès le début. La différence est que nous avons remplacé tous les autres ingrédients, qui sont désormais également issus de l’agriculture biologique. Cela nous permet de produire une crème glacée entièrement certifiée bio. Nous vendons déjà une boîte contenant quatre pots de glace de différentes saveurs. La nouvelle crème glacée est uniquement disponible en saveur vanille, car c’est la plus populaire chez nos clients.

 

EMB : Quelles sont les réactions des consommateurs jusqu’à présent ?

Daniel Hick : Il est trop tôt pour évaluer les réactions, mais nous sommes optimistes ! Afin de mettre toutes les chances de notre côté, nos agriculteurs Fairebel présenteront la nouvelle crème glacée aux consommateurs dans les supermarchés cet été. Pour nous, chez Fairebel, le contact entre clients et agriculteurs est primordial.

 

EMB : Fairebel collabore avec le fabricant de crème glacée GILFI depuis plusieurs années. Quelle est votre expérience jusqu’à présent et qu’avez-vous appris en tant que producteur de lait ? 

Daniel Hick : Jusqu’à présent, la coopération a toujours été irréprochable, et nous n’avons rencontré aucun problème. Le transformateur achète le lait directement chez les agriculteurs. Cela lui permet de payer des prix équitables aux producteurs, tout en améliorant la qualité du produit, puisqu'il n’utilise que du lait cru frais, et non du lait en poudre. La chaîne de production est courte, la qualité est exceptionnelle et notre glace est délicieuse !

 

EMB : Quels sont les projets de Fairebel pour l’avenir ? Les produits bio en font-ils partie ?

Daniel Hick : Nous essayons de commercialiser des produits bio depuis de nombreuses années déjà, mais nous nous heurtons toujours à des obstacles chez les détaillants. Souvent, les rayons sont déjà pleins ; pour ajouter un nouveau produit, il faut donc en retirer un autre. De plus, les supermarchés privilégient généralement leurs propres marques bio. La concurrence est rude, mais nous avons de bons produits et nous continuerons à en introduire des nouveaux.

 

EMB : Où pouvons-nous trouver cette délicieuse nouvelle crème glacée ?

Daniel Hick : Chez Carrefour, ainsi que dans certains magasins spécialisés. Le produit est disponible partout en Belgique. De plus, si les clients réclament le produit, cela incite les magasins à le mettre en rayon. En tout cas, cela ne peut pas faire de mal de le demander. Et à ceux et celles qui auront le plaisir de goûter notre glace, je leur souhaite une bonne dégustation !

 

Vous trouverez plus d’informations sur la nouvelle glace bio à la vanille ici.

 

Nicolas de la Vega, EMB

Le lait est en train de tourner ! Réductions injustifiées du prix du lait en Suisse

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© Uniterre

L’assemblée des délégués de l’Interprofession du lait (IP Lait), en tant qu’organe responsable de la stabilité du secteur laitier en Suisse, a voté le 16 mai 2019 en faveur du « Tapis vert ».

Il s’agit d’une nouvelle norme basée sur des prestations dans plusieurs domaines, notamment ceux du bien-être animal, de l’alimentation des animaux et de l’utilisation de médicaments vétérinaires (cf. article de l’EMB de septembre 2018).

Concrètement, le « Tapis vert » est un supplément de 3 centimes [de francs suisses, ndlr] intégré au calcul du prix indicatif A de l’IP Lait et appliqué à partir du 1erseptembre 2019. Peu après, le transformateur de lait ELSA, qui fait partie du groupe Migros, a annoncé une baisse de prix de 3 centimes à partir du 1erjuillet 2019, dans un courrier adressé à ses producteurs et productrices. De ce fait, l’augmentation convenue avec le transformateur de lait a été entièrement supprimée quelques jours après son annonce.

ELSA tente d’éviter les contestations en affirmant que « cette baisse du prix du lait est probablement due en partie au fait que les moyens mis à disposition par l’IP Lait pour remplacer la loi chocolatière* ne permettent pas de compenser entièrement les anciennes subventions aux exportations ». Cette explication n’est pas convaincante, car ELSA est presque inactive sur le marché de l’exportation. De plus, ELSA affirme également que le prix du lait a tendance à baisser et que le marché est saturé dans l’UE. Pourtant, les livraisons de lait et les stocks de beurre sont à un niveau très bas et les indicateurs du marché européen permettent d’anticiper une situation stable, voire modérément positive sur le marché dans les mois à venir. 

Au début du mois de janvier 2019, ELSA avait déjà réagi de façon similaire à un supplément de 3 centimes qui devait être versé à ses producteurs et productrices de lait pour le « lait durable Migros » (cf. article de l’EMB de février 2018). À l’époque, des prétendus « frais de transport et d’administration » fixés à 4,5 centimes ont été réclamés en même temps que le supplément, ce qui représentait en fin de compte une réduction de 1,5 centime par litre de lait.

Les producteur.trice.s de lait sont remonté.e.s. L’Union suisse des paysans et la Fédération des producteurs suisses de lait ont appelé dans un communiqué de presse commun à « cesser de jouer avec le feu et à renoncer à des réductions du prix du lait ».

La commission lait d’Uniterre ne croisera pas les bras : elle est en train de mettre en place une réponse adéquate. Retour sur cette dernière dans le prochain article.

 

*Remplacement de la loi chocolatière : l’OMC ayant décidé en 2015 d’interdire les subventions à l’exportation, il fallait trouver une solution permettant de garantir que les aliments transformés continuent à être fabriqués avec du lait suisse et que le volume des ventes de lait suisse ne diminue pas. La nouvelle réglementation permet de conserver les 94,6 millions de francs actuellement accordés au titre de la loi chocolatière. 

L’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) verse désormais 4,5 centimes par kilo de lait commercialisé à l’ensemble des producteur.trice.s de lait. Les transformateurs alimentent deux fonds en payant ce montant (4,5 ct) à la rampe sur le lait de centrale non transformé en fromage.

 

Berthe Darras, Uniterre Suisse

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