MILK-NEWS

http://www.europeanmilkboard.org

Bulletin comme PDF

télécharger la version pdf

Contact

EMB - European Milk Board asbl
Rue de la Loi 155
B-1040 Bruxelles

Tél.: +32 - 2808 - 1935
Fax: +32 - 2808 - 8265

office@europeanmilkboard.org
www.europeanmilkboard.org

 

Bulletin EMB mai 2009


Chères agricultrices, chers agriculteurs, chers consommateurs et représentants des médias,


 Le 29 avril 2009, plus de 25 000 producteurs laitiers se sont rendus dans toute l’Europe devant les institutions de politique agricole de leurs pays en brandissant sur leurs banderoles une même revendication EMB : « Des quotas souples pour des prix équitables »

Dans un grand nombre de pays, les prix payés aux producteurs sont tombés à un niveau qui non seulement n’offre aucune perspective mais met aussi l’existence des exploitations en danger. L’existence des exploitations, pour parler rationnel. Mais en fait, il est ici question des moyens d’existence de nombreuses familles de producteurs, de moyens d’existence de femmes, hommes et enfants ! Ce qui est en jeu, c’est une production de lait qui assure sur l’ensemble du territoire l’approvisionnement local des consommateurs en produits laitiers frais !

Entretien avec la Commission européenne

L’entretien qui s’est tenu le 30 avril 2009 à Bruxelles avec Madame la Commissaire Fischer-Boel a encore une fois montré que les représentants de la politique n’ont toujours pas compris la portée des mauvaises décisions politiques qu’ils ont prises l’année passée (e. a. l’augmentation des quotas). Romuald Schaber, Sieta van Keimpema et Kjartan Poulsen, membres du comité directeur de l’EMB ainsi que moi-même de la direction de l’EMB, avons exposé la situation des producteurs laitiers et présenté leur revendication en faveur de quotas régulés selon les capacités du marché. Nous avons également expliqué la possibilité qui existe de retirer des quotas du marché pour les placer en leasing en échange d’un dédommagement. A la question sur comment la Commission européenne voit la situation du marché laitier, il fut exprimé beaucoup de regrets sur le niveau bas des prix tout en déclarant clairement que l’instauration d'un cadre législatif ne saurait présenter une option pour la régulation de la production à l'échelle européenne. Les pays pourraient bien sûr mettre dans leur réserve nationale les 1 % de quotas supplémentaires de cette année, aucun pays n’étant en fait obligé de les commercialiser. Il fut ajouté qu'à l’échelle européenne aussi, on s’efforçait à désengorger le marché en offrant des subventions à l’exportation, en élargissant l’instrument de l’intervention et en lançant la campagne de distribution de lait aux écoles. Lors de cet entretien, rien n’a pu toutefois nous être dit sur l’évolution future du marché ni sur le développement des frais de production. Il en est clairement ressorti que la Commission européenne ne voudrait en aucun cas revenir sur la dévalorisation des quotas qui s’inscrit dans la libéralisation des marchés laitiers.

Pour les producteurs laitiers, cette position signifie qu’il leur faudra exercer plus de pression sur les politiques nationaux. Ces derniers sont les seuls à pouvoir inciter la Commission à changer de cap et à adopter la politique laitière réclamée par les producteurs laitiers et les consommateurs.

De nouvelles actions pour les 25

 

C’est pourquoi, le 25 mai 2009, à l’occasion de la conférence des Ministres européens de l’agriculture qui se tiendra à Bruxelles, il est organisé une action « L’étable en déplacement » qui verra un millier de producteurs laitiers des pays de l’EMB se rendre au centre politique de l’Europe. Des actions sont également prévues pour la rencontre informelle des Ministres qui s’en suivra à Prague. Il est encore une fois ici capitale d’obtenir une forte mobilisation des producteurs laitiers.

Tout au cours de ces actions de Bruxelles et Brno, le tout nouveau site Internet de l’EMB www.europeanmilkboard.org affichera régulièrement des textes actuels et les dernières photos. Dès à présent, vous trouverez aussi toujours sur le site Internet de l’EMB des articles de presse venant de toute l’Europe.

Les évolutions en Suisse

En Suisse le contingentement laitier de droit public a été supprimé depuis le 1er mai 2009. Un grand nombre de producteurs laitiers ont opté pour une régulation de quotas gérée par les producteurs eux-mêmes ; cette coopération n’est cependant pas organisée en fédération. On a déjà eu droit aux premières « perles » de la part des laiteries (voir l’article ci-dessous). La prochaine assemblée générale des membres de l’EMB de juillet se tiendra donc en Suisse afin d’analyser sur place les développements depuis la suppression de la régulation des quotas de droit public et afin d’apporter notre soutien aux collègues suisses.


Pour assurer le succès des producteurs laitiers, il est essentiel que les fédérations comptent sur une large base de producteurs et que le regroupement du lait se fasse à l’échelle nationale. L’European Milk Board rassemble les différentes fédérations en une seule qui opère stratégiquement à l’échelle européenne.


Je vous souhaite une agréable lecture de ce bulletin très vivant qui regorge d’exemples venus de tous les coins d’Europe.


Très cordialement,

Sonja Korspeter

 

Des actions en série – Exemples de ce qui s’est passé dans les différents pays le 29 avril

 

Partout au détail près: France - OPL et APLI

Le 29 avril, c’est un véritable filet qu’ont tendu sur toute la France les délégations envoyées auprès des représentants politiques (les préfets) par l’OPL (Organisation des Producteurs de Lait) et l’APLI (Association des Producteurs de lait Indépendants). Plus de 60 préfectures ont vu des rassemblements devant leurs portes et plus de 4000 lettres ont été remises pour exposer les revendications des producteurs laitiers. Une des délégations qui en tout se chiffraient à un millier de producteurs laitiers s’est entretenue avec le Ministère français de l’agriculture en appelant à la nécessité d’engager des mesures politiques permettant d’assurer une régulation des quotas : « Le temps pour un marché sans règles dans l’esprit du laisser faire est révolu. Il nous faut un prix du lait équitable. Et il nous le faut maintenant ! »

La situation en France est en train d’empirer. Plusieurs laiteries ont annoncé leur intention de baisser en avril le prix du lait à 20 - 22 centimes d’euros le litre (3,8 % de matières grasses et 3,2 % de protéines). Lactalis parle au téléphone par exemple de 21,25 centimes de litre. Comparé à l’année dernière, ce prix représente une baisse de 9,5 centimes par litre. L’OPL et l’APLI sont prêtes à bientôt retendre son filet d’actions sur la France. Elles informent actuellement informent l’opinion publique de la situation dramatique du marché à l’aide de pancartes installées au bord des routes. Une discussion est en cours sur des mesures plus draconiennes qui seraient engagées en coopération avec les autres fédérations de l’EMB.

Silvia Däberitz

 

Les espagnols renchérissent: Espagne – Prolec

Le 16 avril, plus de 5000 producteurs laitiers étaient déjà descendus dans les rues de la capitale espagnole Madrid pour protester bruyamment contre les conditions dramatiques que subit l’agriculture. Les chaînes de télévision et stations de radio européennes ainsi que les journaux quotidiens en ont parlé au-delà des frontières de l’Espagne. A peine deux semaines plus tard, la fédération laitière espagnole Federación Española de Empresarios Productores de Leche (PROLEC) embrayait sur une nouvelle action pour avec tous les acteurs du secteur laitier rechercher des solutions en faisant preuve d’un esprit ouvert et constructif. 400 producteurs laitiers avaient répondu le 29 avril à cette invitation pour s’entretenir dans la ville de Lleida du Nord de l’Espagne avec des représentants de la politique et de l’industrie ainsi que des consommateurs. La Directrice générale du département Agriculture et Elevage de l’administration régionale catalane Rosa Cubel promit d’aider les producteurs à sortir de cette crise des prix du lait. Lors d’une rencontre qui s’en suivit avec les représentants de l’industrie laitière dans la ville espagnole de Santander, José Ramon Arronte, président de PROLEC, expliqua clairement qu’une limitation des quotas devait devenir l’objectif commun des politiques et des producteurs.

Un premier résultat de ces actions du mois d’avril est un entretien avec la secrétaire générale espagnole pour l’agriculture Alicia Villauritz qui a été fixé pour le mois de mai.

Esther Lopera, Silvia Däberitz

 

13 000 producteurs laitiers font pression: Allemagne - BDM

En optant pour Hanovre et Stuttgart, la fédération allemande des producteurs laitiers BDM (Bundesverband deutscher Milchviehhalter), avait choisi une ville du Nord et une ville du Sud de l’Allemagne pour protester devant les ministères de l’agriculture. A Hanovre, le président de la BDM, Romuald Schaber, déclara devant 3000 producteurs laitiers que c’est seulement en adaptant avec souplesse l’offre à la demande qu’il sera possible d’obtenir durablement des prix du lait rémunérateurs. Martin Haab de la fédération suisse BIG-M enchaîna en parlant de la suppression des contingentements laitiers de droit public et de l’avancée vers une organisation de la branche des producteurs laitiers dans son pays. (Voir l’article plus loin).

Environ 10 000 éleveurs s’étaient rendus avec leurs tracteurs à Stuttgart pour manifester devant le Ministère de l’agriculture situé sur la place Kernerplatz. C’est dans un long cortège que les participants défilèrent de la gare à la Kernerplatz au son des cloches de vache et en brandissant des banderoles arborant des slogans très expressifs. Les éleveurs parmi lesquels se trouvaient de nombreux enfants emplirent la grande place. Le personnel du ministère était aux fenêtres pour suivre les événements. Jamais cette place n‘avait connu jusqu’ici un tel rassemblement. Le premier secrétaire de Land de la BDM, Georg Wallner, décrivit avec ferveur et sous les acclamations des participants la situation difficile dans laquelle se trouvent les producteurs laitiers.

Le Ministre de l’agriculture du Bade-Wurtemberg, Peter Hauk, qui prit ensuite la parole n’a su que dire que les éleveurs devraient défier le marché.

 Dans son discours, le membre du comité directeur de la BDM, Jürgen Meenken, rappela les positions de la BDM en faveur d’une régulation souple de quotas. Bien que la colère des éleveurs ait été audible et palpable, cette manifestation s’est déroulée pacifiquement et le Ministre de l’agriculture put réintégrer son ministère « sain et indemne ».

A la fin des manifestations de Hanovre et de Stuttgart, les participants signalèrent d’un signe de main à une écrasante majorité qu’ils étaient toujours prêts à réaliser des actions dans le but d’augmenter la pression.

Katharina Aurich

 

Aucune chance pour les œillères !: Luxembourg -LDB

«On ne peut que secouer la tête » Alain Schuh du Luxemburg Dairy Board (LDB) ne comprend pas l’étroitesse d’esprit du Ministre de l’agriculture luxembourgeois Fernand Boden qui continue à plaider pour un marché sans règle et contre les quotas. « Il est déjà aujourd’hui évident que la production actuelle du lait a fait tomber les prix trop bas et met en danger la survie de nombreux producteurs laitiers. » Il n’est pas étonnant que lors de la conférence de presse qui marquait le coup d’envoi de la journée d’action, Boden ait fait l’objet de sévères critiques. Pour l’essentiel, il a été question des dangers que représente un marché libre comme l’a suffisamment montré la crise financière.


« Le marché laitier a besoin d’une régulation souple des quotas » déclara Fredy de Martines, membre du comité directeur de la LDB. Cette revendication fut énergiquement expliquée aussi bien au Ministre de l’agriculture qu’aux représentants des partis politiques les plus importants du Luxembourg. Il fut en outre demandé aux partis de se prononcer clairement sur la situation du marché laitier d’ici le 15 mai. « Le 7 juin, nous avons chez nous les élections législatives et à tous ceux qui d’ici la mi mai n’auront pas pris position sur la situation catastrophique du marché laitier, nous ferons une campagne publicitaire négative à coups de pancartes » expliqua Fredy de Martines en guise d’ultimatum dont l’issue est d’ailleurs suivie de très près par les médias luxembourgeoises.


Ces dernier jours, ceux qui veulent ignorer la crise du prix du lait n’ont pas la tâche facile dans ce pays européen occidental. Le long des grands axes, la LDB a affiché sur des pancartes le prix actuel du lait payé aux producteurs. Le Ministère de l’agriculture a eu droit à une pancarte particulièrement volumineuse qui rappelle chaque matin au Ministre Boden combien le prix du lait est à un niveau bas.

Silvia Däberitz

 

Un engagement qui croît: Danemark - LDM

Autour d’une grande table ronde, les producteurs laitiers danois ont discuté le 29 avril avec les candidats au Parlement européen et des organisations politiques sur les possibilités de mettre en place une régulation des quotas. 125 producteurs laitiers voulaient savoir dans quelle mesure ils pourraient compter sur le soutien des politiques. Les candidats au Parlement européen ont déclaré pouvoir tout à fait comprendre les problèmes du secteur laitier et ne refusent pas aux producteurs laitiers le droit d’instaurer leur propre système de régulation. Ils émettaient toutefois des doutes sur une éventuelle participation de l’UE à un tel système. Christen Sievertsen de la fédération danoise LDM (Landsforeningen af Danske Mælkeproducenter) se félicitait de l’intérêt manifestée par les politiques mais aussi par les producteurs : « comparé aux milliers de producteurs laitiers qui ont protesté le 29 avril dans certains autres pays, le chiffre de 125 peut ne pas paraître gros. Mais pour les Danois, c’est un très bon chiffre qui montre que l’engagement de nos éleveurs est en train de croître. »

Christen Sievertsen

 

La rencontre du veau et des politiques: Écosse - DFOS

Ce 29 avril, la vue qui s’offrait aux yeux des parlementaires écossais qui regardaient à Edinburgh par la fenêtre était quelque peu inhabituelle. Accompagnée de l’union agricole écossaise NFUS (National Farmers Union of Scotland), la fédération DFOS (Dairy Farmers of Scotland) s’était installée devant le Parlement de la capitale écossaise avec des producteurs laitiers, des veaux et ses Justines blanches et bleues. Ces producteurs recherchaient le dialogue avec les politiques qui d’ailleurs ne tardèrent pas à sortir pour se livrer à une discussion. Les nombreux journalistes présents furent témoins des débats intenses que menèrent plus de 30 parlementaires de tous les partis politiques avec 80 producteurs laitiers sur la situation des prix du lait. Depuis le début de l’année, le prix payé aux producteurs écossais a baissé de quasiment 20 pourcent et tourne autour de 23 à 34 pennies le litre (4,0% de matières grasses, 3,3% de protéines), correspondant à 26 centimes d’euro. Les parlementaires promirent de s’engager pour défendre un meilleur prix du lait. L’action de DFOS et NFUS apporta également des résultats concrets : il fut pris de nombreuses photos au motif particulièrement prisé de « La rencontre du veau et des politiques » et un accord fut aussi trouvé sur un sommet laitier. Sa date est maintenant fixée au 27 mai.

Doris Robertson, Silvia Däberitz

 

 

Echo médiatique positif et mission claire pour les politiques: Autriche - IG-Milch :

Le 28 avril déjà au petit matin, des tracteurs s’étaient mis en route des coins les plus reculés de l’Autriche pour franchir les 500 kilomètres qui les séparaient de la capitale autrichienne de Vienne et arriver à temps pour la journée d’action du 29 avril. Plus de 300 tracteurs et plus de 1500 producteurs laitiers firent sensation dans le centre ville viennois et devant le parlement impressionnèrent les politiques. Le catalogue de revendications européennes communes de l’EMB fut remis à la présidente du Parlement et au porte-parole de l’agriculture des partis parlementaires. Le défilé des tracteurs continua ensuite sa route vers le Ministère de l’agriculture pour là aussi y déposer les revendications des producteurs laitiers.

Les producteurs qui participèrent à la journée d’action du lait sont fiers de cette action et c’est très motivés qu’ils rentrèrent chez eux. Avant et après cette journée d’action d’innombrables articles de journaux et reportages télévisés furent publiés et diffusés tandis que des douzaines de films vidéo et des milliers de photos étaient téléchargés sur Internet. La vedette des photos était toujours la Justine, le symbole de la coopération européenne pour la défense d’un prix du lait équitable.

Ces prochaines semaines, IG-Milch mettra en place en Autriche des centaines de grandes affiches qui thématiseront la disparition des exploitations et feront la publicité pour le Faire Milch, le Lait Equitable autrichien. Parallèlement on vérifiera si la politique tient ses promesses de s’occuper des intérêts des producteurs laitiers. A la fin mai sera débattu au parlement l’amendement de l’ordonnance sur le marché laitier. Il faut profiter de la chance qui est ici donnée de mettre en place un cadre législatif permettant de nouveau d’obtenir un prix du lait équitable.

Walter Stadlober

 

Dialogue ouvert avec les politiques: Belgique - MIG

C’est un bilan très positif que les représentants de la fédération belge MIG (Milcherzeuger Interessengemeinschaft) ont pu tirer de leur action du 29 avril. D’une part, la marche silencieuse qui se termina par la manifestation dans la ville belge de Namur a rassemblé près d’un millier d’éleveurs et 60 tracteurs, chiffre plus qu’honorable pour les Belges. Les entretiens qui eurent lieu avec le Ministre wallon de l’agriculture Benoît Lutgen et la Ministre nationale de l’agriculture Sabine Larulle ont fait état de compréhension pour la position que défend la MIG sur la régulation des quotas. On entend maintenant réfléchir à ces revendications au sein du Ministère régional wallon. La MIG a été conviée à une nouvelle rencontre le 12 mai dans le but de poursuivre ses entretiens. Le scepticisme dont fait preuve le Ministère flamand de l’agriculture envers la régulation des quotas pose toutefois problème. Tant qu’il en sera ainsi, il sera difficile, même pour une Larulle, de faire bouger quoi que ce soit à l’échelle nationale. A une toute autre échelle, les choses sont par contre plus que claires. « Il ne faut pas « traire » les producteurs laitiers» déclara l’évêque de Namur, André Léonard, lors de la manifestation de la MIG.

Erwin Schöpges, Silvia Däberitz

 

Heidi dans la prairie ?: Suisse - Uniterre

Plusieurs centaines de producteurs venus de toute la Suisse s’étaient rassemblés sur le chantier de la nouvelle halle de production de lait du « Château d'Ependes » pour dénoncer la stratégie des grossistes. Il est prévu de produire bientôt dans cette halle de production plusieurs centaines de milliers de litres de lait par an. Le marché du lait n’étant pas extensible et déjà saturé, ces quantités qui vont s’ajouter ne pourront qu’aggraver la situation. Les prix sont en chute libre et la suppression du contingentement laitier ne promet aucune amélioration.

« Produisez autant de lait que vous voulez, nous nous occupons du reste ». Cette phrase chargée de symbole qui date de l’agriculture de l’après-guerre est aujourd’hui ranimée par les acheteurs du lait. Sur le marché du lait, les décisions ne plus aujourd’hui prises à Berne mais à Estavayer-le-Lac, Villars sur Glâne, Luzerne, Hochdorf, à Zürich ou à Bâle. Allons-nous bientôt en arriver à de nouveaux kolkhozes laitiers ? Aux vues du chantier d’Ependes, il n’y en a peut-être plus pour longtemps.

Lors de cette journée d’action EMB, Uniterre aussi a réclamé une production laitière rémunératrice pour toutes les familles d’éleveurs. Car la survie de nombreuses exploitations est menacée. Et la ferme idyllique à la Heidi ou la « Naturafarm » qui sont volontiers mises en avant dans les publicités pour les produits laitiers seront les premières à devoir fermer leurs portes.

PE

 

Suisse : Suppression des quotas de droit public

Depuis le 1er mai, il n’y a plus en Suisse de contingentement laitier de droit public. On ne sait toujours pas de quelle manière s’effectuera à présent la régulation du lait. Jusqu’ici, il n’existe du côté des producteurs laitiers aucune déclaration d’intention ni aucune organisation de la branche. Les transformateurs exploitent cette situation pour bien positionner leur association Schweizer Milch. Cette association rassemble des laiteries et organisations de distribution du lait.

Le marché laitier et aussi le prix du lait sont hors de contrôle. Dans les mois de mai et juin, chaque producteur doit livrer 5 % de son lait à un prix de 23 centimes de franc suisse (15 centimes d’euro). Ce lait est ensuite « éliminé » sur le marché mondial sous forme de lait en poudre. Nous avons par ailleurs en mai des livraisons très élevées. L’organisation des producteurs ZMP, qui est aussi actionnaire majoritaire de la plus grande laiterie « Emmi », vient d’informer les fournisseurs que dès à présent, seul s’appliquait le droit de production mensuel. Ceci signifie : le quota annuel habituel divisé par douze. Le lait livré au-delà de ce quota mensuel ne sera plus payé que 22 centimes de franc suisse (14,5 centimes d’euro). Cette décision prend les producteurs de la ZMP de court. Toujours est-il que les fournisseurs du Nordostmilch savaient depuis déjà prés d’un an qu’à partir du 1er mai le décompte s’effectuerait sur la base des quotas mensuels. Dans ces deux organisations, près de 30 % du lait est payé hors quota. Les répercussions causées par ce changement ne tarderont pas à se montrer. Les prix pour les vaches destinées aux abattoirs ont également énormément chuté. Les semaines prochaines, nous informerons les fédérations de l’EMB plus en détails sur l’évolution que la Suisse connaît.

Werner Locher, BIG-M

Mentions légales

European Milk Board asbl
Rue de la Loi 155
B-1040 Bruxelles
Tél: +32 2808 1935
Fax: +32 2808 8265
E-Mail: office@europeanmilkboard.org
Website: http://www.europeanmilkboard.org