MILK-NEWS

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Chers éleveurs, chers intéressés,

Depuis des dizaines d'années, les agriculteurs de l'UE se lamentent – à juste titre – au sujet de la politique, menée par l'UE, de denrées alimentaires bon marché, de pouvoir croissant des groupes du commerce de détail et de la pression permanente à la réduction des coûts exercée dans les exploitations, ce qui a irrévocablement pour conséquence que de plus en plus d'agriculteurs abandonnent leurs fermes. Début 2013, on a maintenant constaté une fois de plus avec quel déséquilibre se répartissent la régulation et les bénéfices le long de la chaîne alimentaire.

Le pouvoir des groupes internationaux du commerce de détail et leur capacité à exercer une pression n'ont jamais été aussi flagrants. Cela vaut au même titre pour l'abandon de la régulation en-dehors des fermes. La première cause du scandale de la viande chevaline est un comportement illégal, mais permettez-moi de le dire sans ambages : le scandale est en dernier ressort une conséquence directe de la décision au niveau européen de laisser un contrôle presque absolu aux grands groupes du commerce de détail au sein de la chaîne alimentaire. Ils peuvent aujourd'hui, en réalité, imposer les prix des denrées alimentaires et les marges qui subsistent pour les producteurs.

Même si la crise de la viande chevaline a été une catastrophe pour l'industrie alimentaire dans l'UE, elle constitue pour nous une chance et elle souligne aussi l'exigence formulée par l'EMB d'une agence de surveillance pour le marché. Nous les agriculteurs fabriquons un produit de qualité et nous devons être récompensés de façon appropriée par le marché. L'UE – et, surtout, les gouvernements et 754 eurodéputés élus directement par nous les producteurs et les consommateurs – se doit de garantir à notre égard l'obligation de diligence selon laquelle les denrées alimentaires que nous consommons possèdent une étiquette sûre et correcte et qu'aucun membre de la chaîne puisse revendiquer pour lui-même le pouvoir de dicter aux autres membres les conditions et les marges. L'obligation de diligence englobe aussi l'organisation future durable de l'agriculture et de la production de denrées alimentaires, aussi bien du point de vue écologique que du point de vue des agriculteurs.

Les groupes revendiquent parfois de parler au nom des consommateurs. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité ; leur objectifs a pour nom la maximisation de leurs propres bénéfices et uniquement de leurs bénéfices. Les représentants du peuple que nous avons élus en sont parfaitement informés, mais ils ont régulièrement omis de trouver une solution en adoptant une démarche résolue contre les groupes. Le scandale de la viande chevaline a causé des dommages, mais il offre maintenant à la politique la chance de s'attaquer aux problèmes, dans la chaîne de livraison. L’agence de surveillance du marché au niveau de l’UE est l'instrument idéal pour établir les marges tout le long de la chaîne de livraison ainsi que pour déterminer les points faibles de cette chaîne et les mesures qui sont nécessaires pour les pallier.

Les politiques ont maintenant leur chance. L'époque de l’inertie est révolue. Dans l'intérêt de tous les consommateurs de l'UE, les politiques doivent faire front contre les groupes et trouver une solution définitive à ce problème – peut-être n'aurons-nous plus jamais une meilleure chance.

John Comer (membre du comité exécutif de l'EMB et président de l'ICMSA)

Commission européenne : nouvelles propositions de lois projetées pour le marché du lait

Comme il l'a déjà annoncé, à la fin de novembre 2012 à Bruxelles, à l'occasion de la grande manifestation des producteurs de lait, le commissaire de l'UE de l'agriculture, Dacian Ciolos, souhaite présenter en 2013 de nouvelles propositions de lois pour le marché du lait. Dès que la réforme de la réglementation de l’organisation commune du marché agricole aura été achevée, d'ici à la fin de l'année, il est prévu que ces propositions pour le marché du lait figurent le plus rapidement possible à l'ordre du jour. Actuellement, le commissaire de l'UE procède à des échanges de vue avec des spécialistes du marché du lait. L'EMB figure aussi parmi ces interlocuteurs. Dacian Ciolos doit se dépêcher – en raison de la situation économique difficile dans laquelle se trouve les producteurs de lait européens, mais aussi parce que son mandat arrive à expiration en octobre 2014.

Les nouvelles propositions de la Commission européenne pour le marché du lait ont une grande signification pour les producteurs de lait.

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Interview : propositions françaises pour une régulation du marché du lait

Dans la présente interview, le président de l'Office du lait en France, Paul de Montvalon, explique les plans du ministre de l'Agriculture français, Stéphane Le Foll, pour une régulation du marché du lait en Europe.

Quelle est la proposition/le concept du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, et quels sont les points principaux et importants ?

Lors de la réunion du groupe de travail, le ministère a proposé un système de régulation qui remplacerait les quotas après 2015. Il a précisé que ce système devait être gratuit et qu’il devait compléter le paquet lait insuffisant, car il n’empêchera pas une baisse d'une importance anormale du prix du lait pour le producteur.

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La prise de position de Bruxelles confirme la gravité de la situation dans la chaîne alimentaire

Le Comité économique et social européen (CESE) a exprimé son opinion, le 13 février à Bruxelles, dans son avis d’initiative « Relations commerciales entre la grande distribution et les fournisseurs de denrées alimentaires – état actuel ».

Le CESE constate que, dans tous les pays de l'UE, une poignée de grandes entreprises du commerce de détail maîtrise la majeure partie du marché et constitue donc un oligopole. De l'avis du CESE, ce statut confère aux entreprises oligopolistes une puissance de négociation considérable face aux fournisseurs auxquels elles peuvent imposer des conditions commerciales qui sont tout sauf équilibrées. Les chaînes du commerce de détail se trouvent en concurrence uniquement dans leur rapport aux consommateurs. Elles se battent les unes contre les autres au sujet de leurs clients, mais, en ce qui concerne les fournisseurs, on ne ressent pratiquement aucune pression au niveau de la concurrence.

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Grand rassemblement des producteurs de lait projeté en Allemagne

La Bundesverband Deutscher Milchviehhalter, BDM – l'une des deux fédérations membres allemandes de l'EMB – invite tous les producteurs de lait européens à un grand rassemblement, le 11 avril 2013, à Berchtesgaden, en Bavière. La raison en est la conférence semestrielle des ministres allemands de l'Agriculture aux échelons fédéral et des états fédérés.

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Calendrier EMB

Veuillez trouver ici quelques rendez-vous importants du Comité directeur de l'EMB en mars 2013 :

  • 5 mars: rencontre avec l’association agricole finnoise à Bruxelles

  • 6 mars: réunion du groupe consultatif sur le lait à Bruxelles

  • 25/26 mars: réunion des membres de l’EMB à Bruxelles

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Textes Complèts

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Commission européenne : nouvelles propositions de lois projetées pour le marché du lait

Comme il l'a déjà annoncé, à la fin de novembre 2012 à Bruxelles, à l'occasion de la grande manifestation des producteurs de lait, le commissaire de l'UE de l'agriculture, Dacian Ciolos, souhaite présenter en 2013 de nouvelles propositions de lois pour le marché du lait. Dès que la réforme de la réglementation de l’organisation commune du marché agricole aura été achevée, d'ici à la fin de l'année, il est prévu que ces propositions pour le marché du lait figurent le plus rapidement possible à l'ordre du jour. Actuellement, le commissaire de l'UE procède à des échanges de vue avec des spécialistes du marché du lait. L'EMB figure aussi parmi ces interlocuteurs. Dacian Ciolos doit se dépêcher – en raison de la situation économique difficile dans laquelle se trouve les producteurs de lait européens, mais aussi parce que son mandat arrive à expiration en octobre 2014.

Les nouvelles propositions de la Commission européenne pour le marché du lait ont une grande signification pour les producteurs de lait. Durant la réforme de l’organisation commune du marché agricole encore en cours, un important pas en avant va, certes, être fait avec l'introduction d'instruments judicieux comme le renoncement volontaire à des livraisons, mais l'indispensable changement de système avec une gestion de l'offre sur les marchés du lait n'est cependant pas d'actualité. En raison des rapports de majorité politique et à cause de l'influence de l'industrie agricole sur les politiques, on n'est, malheureusement, pas parvenu à aller plus loin qu'un renfort du réseau de sécurité en cas de crises sur le marché du lait.

Ceci est apparu en toute clarté, dernièrement, lors du vote au sein de la commission agricole du Parlement de l’UE, au sujet de la réforme de l’organisation commune du marché agricole, fin janvier, et ceci va probablement se répéter lors du vote de tous les eurodéputés, en séance plénière, le 12 mars. Après le vote en séance plénière, des pourparlers spéciaux – ce que l'on appelle le trilogue – vont être menés entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission de l'UE afin d'obtenir, d'ici à juin probablement, un accord politique pour l’organisation du marché agricole. A l'occasion, il s'agira surtout de voir comment les Etats membres vont se comporter au sein du Conseil de l'UE. La majorité des Etats membres et, en tout premier lieu, le gouvernement fédéral allemand, refusent, à l'exception de la Pologne, de la Lituanie et de la France, jusqu'ici toute espèce de régulation du marché du lait.

Du point de vue de la Commission européenne, l'achèvement de la réforme de l’organisation commune du marché agricole ainsi que de la politique agricole commune est, globalement, le préalable à ce que les nouvelles propositions de lois pour le marché du lait puissent être présentées. Toute absence d'accord à Bruxelles au sujet du budget agricole de l'UE pour 2014-2020 et, ainsi, au sujet des bases financières de la réforme pourraient donc retarder encore l'achèvement de cette procédure. Début février, les Etats membres de l'UE ont soumis une proposition concernant le budget, proposition dont l'acceptation par le Parlement européen n'est toutefois pas assurée.

Christian Schnier (EMB)

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Interview : propositions françaises pour une régulation du marché du lait

Dans la présente interview, le président de l'Office du lait en France, Paul de Montvalon, explique les plans du ministre de l'Agriculture français, Stéphane Le Foll, pour une régulation du marché du lait en Europe.

 

Quelle est la proposition/le concept du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, et quels sont les points principaux et importants ?

Lors de la réunion du groupe de travail, le ministère a proposé un système de régulation qui remplacerait les quotas après 2015. Il a précisé que ce système devait être gratuit et qu’il devait compléter le paquet lait insuffisant, car il n’empêchera pas une baisse d'une importance anormale du prix du lait pour le producteur.

Ils ont proposé de mettre en place un observatoire européen du lait qui étudierait les volumes et les prix du lait collectés en Europe. Un prix seuil serait défini pour le lait et, quand le prix atteindrait ce seuil, la Commission enverrait à tous les collecteurs un signal d’alerte en leur demandant de baisser les volumes collectés. Si, dans les mois suivants, ils observeraient une hausse du prix du lait, l’observatoire continuerait d'assumer son rôle de surveillance. Par contre, si la baisse du prix se poursuivait, ils pénaliseraient tous les collecteurs qui n’auraient pas réduit leurs volumes. L’argent des pénalités pourrait être redistribué aux producteurs ayant accepté de réduire leurs volumes. Il resterait alors à définir le prix seuil de déclenchement, le montant de la pénalité et la composition de l’observatoire.

       

Quelle est la position de l'APLI sur cette proposition ?

Le premier élément positif est qu’ils ont enfin reconnu qu’il fallait mettre en place un système de régulation et que l’on ne pouvait pas laisser faire la main invisible du marché. Leur proposition est un premier pas séduisant, mais insuffisant, car elle ne renforce pas le producteur et elle ne donne pas aux producteurs un levier leur permettant de moduler les volumes.

  • En effet, rien n’empêche un industriel de ne pas réduire ses volumes, de payer la pénalité et, ensuite, de répercuter cette pénalité sur les producteurs via le prix du lait.

  • Ce système est inefficace en cas de hausse du prix des matières premières dans les élevages (soja, carburant, main d'œuvre, etc.).

  • Aucune différence n'est faite entre les industriels qui génèrent à la fois du volume et de la valeur ajoutée (fromage, crème, produits élaborés, etc.) et ceux qui ne recherchent que le volume sur des produits à faible valeur ajoutée (produits industriel, beurre et poudre).

Pour compléter ce système, il faut absolument mettre en place des organisations de producteurs transversales et indépendantes qui recevront les alertes de l’observatoire européen, demanderont aux producteurs de réduire leurs volumes et, ensuite, appliqueront les pénalités à ceux qui n’auront pas réduit leurs volumes. Mais il faut évidemment aussi que tous les producteurs privés ou coopérateurs soient partie prenante à ce système.

On doit absolument inclure dans la fixation du prix du lait un indice coût de production ou prix des matières premières pour garantir un revenu aux producteurs de lait. Pour les coopératives, il faut permettre au minimum l'instauration d'une interface à la coopérative pour défendre les producteurs et séparer la partie amont de la partie aval au sein de la coopérative.

 

A votre avis, pourquoi Stéphane Le Foll a-t-il fait cette proposition ?

Le ministre a fait cette proposition parce que, en France, il y a un nombre important de grosses exploitations qui ont mis un terme à leur production laitière au profit des céréales et parce que la situation financière des exploitations est très difficile. Mais aussi parce que, bien que la France n'atteigne pas son quota et que l’on manque de lait, le prix du lait baisse.

La production de lait est en passe de se concentrer dans le grand-Ouest de la France, ce qui posera des problèmes de pollution en raison de l’intensification et de la désertification dans les zones défavorisées.

En France, il est évident qu'aujourd’hui, des politiques et des économistes sont convaincus qu'une régulation efficace des volumes à la production est indispensable pour sauver l’élevage laitier. Mais trouveront-ils un nombre suffisant d’alliés en Europe et seront-ils assez forts face aux lobbies libertaires, financiers et spéculatifs qui rêvent de conquérir le marché mondial.

Paul de Montvalon (Président de l’Office du lait)

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La prise de position de Bruxelles confirme la gravité de la situation dans la chaîne alimentaire

Le Comité économique et social européen (CESE) a exprimé son opinion, le 13 février à Bruxelles, dans son avis d’initiative « Relations commerciales entre la grande distribution et les fournisseurs de denrées alimentaires – état actuel ».

Le CESE constate que, dans tous les pays de l'UE, une poignée de grandes entreprises du commerce de détail maîtrise la majeure partie du marché et constitue donc un oligopole. De l'avis du CESE, ce statut confère aux entreprises oligopolistes une puissance de négociation considérable face aux fournisseurs auxquels elles peuvent imposer des conditions commerciales qui sont tout sauf équilibrées. Les chaînes du commerce de détail se trouvent en concurrence uniquement dans leur rapport aux consommateurs. Elles se battent les unes contre les autres au sujet de leurs clients, mais, en ce qui concerne les fournisseurs, on ne ressent pratiquement aucune pression au niveau de la concurrence.

En outre, le CESE montre clairement que la fixation des prix et des marges des différents acteurs est très opaque. En raison des ristournes que les entreprises du commerce de gros accordent en marge de la facture, le prix d'achat payé au fournisseur ne reflète pas les recettes réelles que le fournisseur obtient avec le produit correspondant.

Le CESE est convaincu que, dans une situation dans laquelle l'une des parties contractantes peut imposer ses conditions à ses partenaires commerciaux ne représente pas une liberté contractuelle. Les pratiques abusives ont des conséquences négatives non seulement pour les fournisseurs, mais aussi pour les consommateurs et ce, en particulier, à long terme.

Les mesures d'autorégulation que prennent les entreprises de la chaîne alimentaire ne se traduisent pas par les résultats nécessaires. Les codes de conduite que l'on étudie actuellement ne parviendront pas à instaurer un nouvel équilibre dans les relations commerciales. Compte tenu de la nature des pratiques abusives, leur interdiction par la loi est indispensable et justifiée.

Le CESE exhorte donc expressément la Commission européenne à abandonner le principe de l'autorégulation et à présenter un texte juridique à caractère obligatoire afin d'améliorer la situation dans la chaîne alimentaire et de promouvoir une concurrence qui mérite réellement ce nom.

Christian Schnier (EMB)

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Grand rassemblement des producteurs de lait projeté en Allemagne

La Bundesverband Deutscher Milchviehhalter, BDM – l'une des deux fédérations membres allemandes de l'EMB – invite tous les producteurs de lait européens à un grand rassemblement, le 11 avril 2013, à Berchtesgaden, en Bavière. La raison en est la conférence semestrielle des ministres allemands de l'Agriculture aux échelons fédéral et des états fédérés.

Avec la manifestation, il est prévu, une fois de plus, d'attirer l'attention des hommes politiques et des hauts fonctionnaires sur la grave situation économique dans laquelle se trouvent les producteurs de lait. Et, surtout, le gouvernement fédéral allemand doit enfin admettre qu'une solution des problèmes dans un proche avenir est incontournable et qu'il ne peut, éternellement, bloquer toute forme de gestion de l'offre du lait à l'échelon de l'UE. Un convoi de tracteurs et une conférence des agriculteurs en coopération avec des organisations non-gouvernementales locales le jour précédant et suivant le rassemblement souligneront les doléances des membres.

Le European Milk Board invite tous les producteurs de lait d'Europe à soutenir leurs collègues en Allemagne et à manifester côte à côte, en avril, à Berchtesgaden.

Le Bureau de l'EMB (office@europeanmilkboard.org) se tient à tout moment à votre disposition pour de plus amples informations.

Christian Schnier (EMB)

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Calendrier EMB

Veuillez trouver ici quelques rendez-vous importants du Comité directeur de l'EMB en mars 2013 :

  • 5 mars: rencontre avec l’association agricole finnoise à Bruxelles

  • 6 mars: réunion du groupe consultatif sur le lait à Bruxelles

  • 25/26 mars: réunion des membres de l’EMB à Bruxelles

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