MILK-NEWS

http://www.europeanmilkboard.org

Chers amis producteurs et productrices de lait, chers sympathisants,

Une année difficile touche à sa fin pour nous, producteurs de lait : une nouvelle année de crise plombée par des prix du lait inquiétants, un nouveau Commissaire à l’Agriculture minimisant les problèmes des producteurs et de trop nombreux éleveurs contraints de mettre la clé sous la porte !

Depuis l’abolition des quotas laitiers à la fin du mois de mars, nous sommes aux prises avec les effets d’un marché du lait devenu incontrôlable. Les prix du lait s’enlisent, depuis des mois, au plus bas et aucune éclaircie ne se dessine à l’horizon.

Le marché se noie sous les excédents laitiers ! Comme il fallait s’y attendre, les éleveurs laitiers dans de nombreux pays de l’UE ont considérablement augmenté leur production une fois les quotas levés. Tant que la production sera forcée à un tel rythme en temps de crise, le cours du lait ne pourra être stabilisé. Un fossé sépare l’offre de la demande. Selon les prévisions, la demande de lait en Europe continuera à décliner dans les prochaines années. Pour 2015, le déclin est estimé à 1%.

L’année 2015 nous laisse également un goût amer parce que les élus n’ont pas levé le petit doigt et ne font nullement mine de vouloir prendre des mesures structurelles. A ce jour, la Commission européenne n’est pas parvenue à trouver des solutions pérennes pour une sortie de crise. Le Commissaire à l’Agriculture Phi Hogan ne perçoit aucun besoin d’intervenir, voire donne la priorité aux nouveaux marchés à l’exportation et aux des aides financières à court terme. Parmi les ministres de l’agriculture au niveau national, seules quelques voix discordantes exigent des mesures structurelles.

Force est de constater, en passant en revue les 12 derniers mois, que nous avons mené de nombreuses actions fortes cette année. Notre mobilisation fut observée avec intérêts par nos compagnons de lutte, le camp adverse et la presse internationale. L’EMB s’est hissé à la une des journaux ! Dernièrement, le 12 novembre, une journée d’action européenne ponctuée de protestations éloquentes fut organisée dans les pays. La revendication concrète portée lors de ces manifestations fut la mise en œuvre tant attendue du programme de responsabilisation face au marché (PRM) élaboré par le European Milk Board. Un panorama des actions menées dans les divers pays est présenté dans ce bulletin d’information.

En dépit de la crise persistante, les producteurs de lait belges ont aussi vécu quelques embellies en 2015. La coopérative Faircoop, fondée il y a cinq ans pour offrir aux agriculteurs un juste prix pour leur lait, ouvre son capital social aux consommateurs et aux citoyens. Le fonctionnement de ce mécanisme baptisé « COWfunding » vous est expliqué dans la présente édition.

Je m’interroge toutefois sur ce que 2016 réservera aux producteurs de lait européens. Si nous voulons poursuivre notre activité de production l’année prochaine et obtenir un juste prix pour notre lait, nous devons nous engager fermement en faveur d’une politique laitière durable. Que sont nos membres prêts à faire pour une telle politique en 2016 ?

Erwin Schöpges, administrateur de l’EMB et de la MIG en Belgique

Action de protestation « Du lait pour Juncker »

Newsletterbild
© EMB

Depuis quelques jours, le président de la Commission européenne Jean Claude Juncker reçoit des colis un peu particuliers. En guise de protestation contre la politique laitière destructive de la Commission européenne, les producteurs et productrices de lait des quatre coins de l'Europe ont commencé à envoyer des briques de lait frais au bureau du président.

Ils lui reprochent notamment de ne pas avoir réagi à la lettre ouverte de l'European Milk Board (EMB), dans laquelle l'organisation avait exigé que le Commissaire à l'agriculture Phil Hogan soit démis de ses fonctions. Juncker reste donc les bras croisés devant l'affaiblissement dangereux, voire même l'effondrement d'un pilier important de l'agriculture européenne : les producteurs laitiers. Les excédents chroniques, cause du bas niveau continu des prix du lait, privent les éleveurs laitiers de leurs moyens de subsistance. Malgré tout, Hogan et Juncker refusent de mettre en place un instrument de gestion de crise pour le marché laitier qui ne requiert même pas de subventions. Ils ferment ainsi les yeux devant les effets négatifs que cette politique ignorante a sur l'emploi et le développement – en d'autres termes, sur la stabilité au sein et en dehors du secteur agricole.

Trop de lait crée des problèmes ! C'est le message au président Juncker qui est maintenant amené à s'en rendre compte personnellement.

 

Hogan pas populaire parmi les producteurs laitiers

La majorité des éleveurs laitiers néerlandais est d'avis que Phil Hogan ne reconnaît pas les problèmes de nombreux producteurs et qu'il ne devrait dès lors plus être Commissaire.

Selon une enquête menée sur Melkvee.nl (site internet néerlandais destiné aux producteurs de lait), près de 60 pour cent des participants à l'enquête soutiennent l'appel de l'European Milk Board (EMB) selon lequel Phil Hogan ne serait pas apte à être Commissaire européen à l'agriculture.

Des 40% restants qui souhaitent que Hogan garde son poste, un peu plus de 20% estiment qu'un départ de Hogan irait un peu trop loin, mais qu'il pourrait cependant entreprendre davantage pour soutenir le secteur. L'autre moitié considère que Hogan doit rester et que par cette déclaration l'EMB se marginalise soi-même.

Silvia Däberitz und Regina Reiterer, EMB

Journée de protestation européenne : votre politique mène les éleveurs laitiers à la ruine !

Newsletterbild
© EMB

De nombreuses manifestations et actions symboliques ont eu lieu le 12 novembre sous le slogan « Votre politique mène les éleveurs laitiers à la ruine ! » dans les pays membres de l'European Milk Board : des cortèges de tracteurs ont parcouru les rues, des lettres de protestation ont été remises, des fumigènes allumés et des lâchers de ballons organisés.

 

Les producteurs de lait sont descendus dans la rue pour montrer que la crise du secteur du lait est d'une actualité brûlante et représente une menace directe pour de nombreuses exploitations en Europe. Ils voulaient également montrer qu'ils sont prêts à rechercher, conjointement avec leurs collègues des autres pays, des solutions pour la gestion du marché européen du lait. Il s'agit très concrètement du Programme de responsabilisation face au marché (PRM) de l'European Milk Board, que ces actions visaient à mettre à l'ordre du jour de la conférence des ministres de l'agriculture de l'UE des 16 et 17 novembre à Bruxelles.

« Quand le prix du lait passe en-dessous des coûts de production, nous avons besoin de la possibilité d'une renonciation volontaire aux livraisons, comme celle prévue dans le PRM, » affirme Roberto Cavaliere, président de l'APL (Italie). « Tant que nous continuerons à produire autant en temps de crise, le prix du lait ne pourra pas se stabiliser. Les chaines de la grande distribution nous tiennent et ne paient plus pour notre lait que des prix indécemment bas. En Italie, nous avons attiré l'attention sur cela avec une grande manifestation de tracteurs devant les supermarchés. »

Tout avait déjà commencé la veille du 12/11 avec une action en Suisse. Les associations BIG-M et Uniterre ont organisé un grand feu de protestation avec la devise « Le marché du lait brûle – le monde politique dort ». Cela fait longtemps que les quotas ont été abolis en Suisse mais les éleveurs laitiers de Suisse doivent toujours régler les sujets suivants : 1) Réalisation des contrats d'achat de lait prescrits légalement pour tous les producteurs laitiers 2) Suspension de l'obligation de livrer du lait B et C bon marché 3) Réorganisation de l'Interprofession du lait afin que les producteurs et les acheteurs de lait soient deux groupes bien distincts.

De nombreuses actions ont eu lieu dans l'ensemble d'Allemagne afin d'attirer l'attention sur les conditions difficiles dans les exploitations. Les éleveurs laitiers ont appelé le monde politique à agir à l'aide de slogans comme « Le lait est moins chers que l'eau » et « Notre argent brûle et le monde politique regarde sans rien faire ».

 

Les déclarations des politiciens – rien que du vent

Voici le message que l'action danoise du 12 novembre voulait exprimer. 500 ballons ont été lâchés pour symboliser le fait que les décideurs politiques parlent beaucoup mais que leurs paroles ne sont souvent pas suivies d'actes et qu'on les oublie rapidement. « Ces ballons représentent également les 500 millions d'euros que le Parlement européen a débloqués sous forme de programme d'aides. Ils ne contribueront pas à résoudre la crise du lait. »

En Irlande du Nord, les éleveurs laitiers des groupements Fair Price Farming Northern Ireland et Farmers for Action (FFA) se sont rassemblés devant la mairie de Belfast afin d'exprimer les problèmes et les revendications des éleveurs laitiers. Ils ont offert du lait aux passants afin de montrer clairement qu'ils ne gagnent pas d'argent avec le produit de leur travail. Sur leurs pancartes, ils exigeaient du commissaire européen à l'agriculture, Phil Hogan, de prendre enfin des mesures en faveur de prix équitables et d'une régulation du marché dans le sens proposé par le programme de responsabilisation face au marché de l'EMB.

L'ICMSA, l'organisation irlandaise membre de l'EMB, a conduit de nombreuses discussions avec des dirigeants politiques nationaux au cours des semaines passées afin d'expliquer les inquiétudes et les revendications des producteurs de lait. Le 12 novembre, l'association a organisé une rencontre avec la presse sur la situation inquiétante sur le marché laitier de l'UE, et donc dans les exploitations laitières irlandaises.

À Paris également, une conférence de presse de l'APLI, l'une des deux organisations membres françaises, a eu lieu conjointement avec l'EMB. Elle portait sur la situation économique catastrophique actuelle des producteurs laitiers et de la nécessité d'une régulation du marché. Les associations néerlandaises DDB et NMV ont organisé une action symbolique devant le bâtiment du Parlement à La Haye – avec une Faironika suspendue. « Votre politique nous ruine, nous les éleveurs laitiers », disait leur slogan. Il y a également eu une conférence de presse.

 

Prix équitable et gestion des volumes

En Lituanie, les producteurs laitiers ont, ce jour-là, de nouveau récolté des signatures pour une pétition réclamant des institutions européennes des prix équitables ainsi qu'une gestion des volumes sur le marché du lait. « To be or not be », voilà l'enjeu pour les producteurs laitiers quand on leur demande s'ils arriveront à faire appliquer ces deux propositions.

L'organisation espagnole OPL a organisé une action de protestation symbolique à Saint-Jacques-de-Compostelle, la capitale de la Galicie : 1 000 litres de lait ont été distribués gratuitement à fin d'attirer l'attention sur le bas prix du lait. De plus, des producteurs laitiers ont enflammé quelques bottes de paille qu'ils ont ensuite éteintes avec du lait. « Car, en supermarché, le lait est moins cher que l'eau. »

Et les actions se sont poursuivies. Le 13 novembre, il y a eu une action franco-allemande de l'OPL et du BDM sur le pont du Rhin. Une couronne mortuaire a été jetée symboliquement dans le Rhin afin de montrer que l'agriculture va à vau-l'eau. Les éleveurs laitiers se sont également baignés, au milieu du pont du Rhin, dans une piscine remplie de lait afin d'attirer l'attention sur la problématique de la surproduction : « Nous sombrons dans le lait. »

Toutes ces actions portent un message clair : les bas prix du lait des derniers mois ne sont pas des fluctuations temporaires du marché qu'une entreprise en bonne santé devrait être capable d'amortir. Les prix au producteur sont actuellement inférieurs de 10 à 20 centimes aux coûts de production dans la plupart des pays de l'UE (à 25 centimes/litre en Irlande et dans le nord de l'Allemagne et à 19 centimes/litre seulement en Lituanie). Ces prix sont la conséquence d'une politique à court terme, visant uniquement à obtenir des matières premières bon marché à exporter, au lieu de rechercher des solutions durables pour les producteurs et les consommateurs.

Dans un message vidéo, Sieta van Keimpema, présidente du Dutch Dairymen Board et vice-présidente de l'EMB, résume la situation : « Des prix du lait couvrant les coûts et un instrument flexible de règlement de crise sont les bases d'un secteur laitier durable dans l'UE ! »

Vidéo sur la journée de protestation européenne

Sonja Korspeter

Communiqué de presse : Le prix du lait ne couvre plus que 66 pour cent des coûts

Newsletterbild
© BAL

Les nouveaux chiffres pour le mois de juillet révèlent un déclin de la rentabilité des exploitations allemandes

(Bruxelles, le 01/12/2015) 100 pour cent de travail investi et 100 pour cent de qualité – mais seuls 66 pour cent des coûts sont couverts. Pour juillet, l'étude actualisée du BAL (Büro für Agrarsoziologie & Landwirtschaft) sur les coûts de production montre de manière plus révélatrice que jamais le degré de précarité qui caractérise le secteur de l'élevage laitier. En Allemagne, le prix de 29,42 centimes était loin de couvrir le coût moyen de 44,79 centimes. Ce déséquilibre dans la filière et ses conséquences néfastes pour les éleveurs et le développement rural ne sont cependant pas un problème propre à l'Allemagne. Des prix en chute libre sont devenu la norme partout en Europe, tel que le démontrent les prix du lait rapportés depuis les différents pays. À titre d'exemple, le prix du lait en Lituanie se situe actuellement entre 10 et 19 centimes. En Belgique, les producteurs sont payés 25 centimes par litre de lait, au Danemark 29 centimes.

Une crise profonde secoue le secteur de la production laitière en Europe, menant de nombreuses exploitations à la faillite. Nonobstant, malgré tous les chiffres et les données sur le secteur, le commissaire européen Phil Hogan refuse de parler d'une situation de crise. La passivité politique qui s'ensuit ne fait que retarder le problème, l'amplifiant encore davantage.

La raison des chutes de prix : depuis avril, la production a augmenté sensiblement dans de nombreux pays européens.

En Irlande par exemple, d'avril à août 2015 la production a augmenté de plus de 12 pour cent par rapport à la même période de l'année précédente. L'Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne aussi affichent une hausse significative de la production de plus de 7, voire de 2,5 et de 3,3 pour cent, respectivement.

Pourtant, un outil adéquat permettrait d'enrayer la surproduction de manière efficace. Pour ce faire, l'European Milk Board (EMB) a développé un programme faisant appel à la responsabilité du secteur. Grâce à un outil de réduction volontaire des volumes, celui-ci permettrait de ramener les volumes produits à un niveau adéquat partout en Europe.

Le Programme de responsabilisation face au marché (PRM) est basé sur une coopération constructive entre le niveau politique et le secteur laitier. Cet outil serait uniquement d'application en période de crise et servirait ainsi d'important filet de sécurité lorsque – comme maintenant – les volumes produits excèdent la demande interne et les exportations.

Il y a un consensus dans le secteur sur le fait que des changements structurels sont nécessaires pour éviter de mettre en péril la production laitière européenne. Il s'agit maintenant de mettre fin à l'inertie de la Commission européenne. C'est pourquoi depuis des mois, lors d'importantes actions de protestation dans de nombreux pays, les producteurs laitiers ont exhorté les élus à prendre des mesures efficaces. Leur message s'adressait aux élus européens et nationaux, mais aussi aux dirigeants des syndicats agricoles qui, malgré la situation tendue, continuent à entraver la mise en place d'outils efficaces. C'est ces dirigeants en particulier qui sont appelés à prendre les intérêts des adhérents au sérieux au lieu de travailler à leur encontre. Un marché en équilibre et un prix rémunérateur sont indispensables pour assurer l'avenir de la production laitière. Des stratégies exportatrices basées sur le court-terme – qui de toute évidence ne fonctionnent pas ­– affaiblissent le secteur laitier européen. Elles ne font que refléter l'aveuglement et les priorités erronées de leurs défenseurs.

 

De plus amples informations sur le Programme des responsabilisation face au marché (PRM) sont disponibles sur le site internet de l'EMB : www.europeanmilkboard.org

 

Contexte :

L'étude sur les coûts de production effectuée par le bureau d'expertise BAL (Büro für Agrarsoziologie & Landwirtschaft) à la demande conjointe de l'European Milk Board (EMB) et du MEG Milch Board fournit un calcul du coût de la production laitière en l'Allemagne. Ladite étude se base sur les données du Réseau d'information comptable agricole de la Commission européenne (RICA), qui sont actualisées à l'aide des indices des prix d'achat des moyens de production agricole (tels que le fourrage, les engrais, les semences et l'énergie) de l'Office fédéral allemand de la statistique. L'étude a également recours à un paramètre des revenus permettant de calculer la charge de travail du gérant de l'exploitation et des membres de sa famille.

Sur base de cette étude, le MEG Milch Board a mis au point l'indice laitier MMI (Milch Marker Index) renseignant sur le cours actuel des coûts de production (avec comme année de référence 2010 = 100). Pour le mois de juillet 2015, le MMI s'élève à 108 points. L'indice est publié sur base trimestrielle en même temps que le rapport prix-coûts. Cet indicateur représente le rapport entre le prix officiel du lait cru payé aux producteurs et le coût de la production laitière.

Communiqué de presse de l'EMB

L'impuissance volontaire ?

Newsletterbild
© wikimedia commons

Lors des réunions d'experts de la commission européenne avec des acteurs du marché du lait, on n'étale pas simplement les problèmes du secteur sur la table. On les expose formellement et on les analyse en détail. C'est très bien et cela donne un aperçu détaillé des évolutions sur le marché du lait.

 

Les analyses montrent clairement à quel point le marché a été déstabilisé au cours des derniers mois : en effet, entre avril et septembre 2015, la quantité de lait livrée a augmenté de 2,9 % par rapport à l'année précédente dans l'ensemble de l'UE, tandis que les prix du lait s'établissaient, en octobre, 29,7 centimes en dessous du niveau de coûts. Les évolutions des prix du beurre ou du lait écrémé en poudre dans l'UE demeurent à un niveau largement négatif. Alors que le prix du beurre était de 326 euros / 100 kg à la fin mars 2015, il n'était plus que de 304 euros à la fin novembre. Sur la même période, la valeur du lait écrémé en poudre a chuté de 207 à 174 euros pour 100 kg. À cela vient s'ajouter que les stocks actuels de beurre, de lait écrémé en poudre et également de fromage se trouvent à un niveau élevé et alarmant et que celui-ci ne baissera probablement pas au cours des mois à venir.

 

Des faits clairs – une passivité consternante

Lors de ces réunions de la Commission européenne avec des représentants de l'industrie laitière, de la distribution et des agriculteurs, on regrette généralement que la situation soit telle qu'elle est. On observe la surproduction sur le marché avec de véritables rides de préoccupation au front. Le marché va-t-il se rétablir ? On l'espère ardemment. La Commission européenne veut-elle faire quelque chose en ce sens ? Pas vraiment. Les représentants de la commission se sont uniquement fendus d’un appel bien faible aux agriculteurs : « s'il vous plaît, essayez de produire un peu moins. » Il est assez évident qu'un simple appel à la solidarité individuelle relève de la naïveté. Il est également évident que les producteurs de lait sont souvent obligés de réagir à la baisse des prix sur le marché en augmentant leur production, afin de réduire encore leurs coûts de production unitaires, ne serait-ce que pour survivre un peu plus longtemps. Cela contribue toutefois à accroître encore les quantités et à faire chuter les prix encore plus bas. La réaction individuelle du point de vue d'une exploitation va ainsi à l'encontre d'une réaction efficace pour le marché dans son ensemble.

Pour obtenir une réaction correcte sur le marché, il faut créer les bonnes mesures incitatives. Des incitations à produire moins et pas davantage. Une renonciation volontaire aux livraisons, par exemple. Mais la Commission ne veut pas entendre parler de telles solutions. Elle préfère froncer encore une fois les sourcils et jouer l'impuissance.

Silvia Däberitz, EMB

Nouveau comparatif des prix du lait - avis aux participants !

Newsletterbild
© wikimedia commons

Le comparatif des prix du lait de l'EMB a récemment été soumis à une révision, afin d'assurer une meilleure comparabilité des prix du lait payés aux producteurs en Europe. Le nouveau mode de calcul permet de montrer d'une part le prix de base et d'autre part le prix incluant les différentes majorations et déductions propres à chaque laiterie. La valeur standard a été fixée à 4,0% de matière grasse et 3,4% de protéines.

 

Le comparatif du prix du lait sert essentiellement d’outil d'information pour les producteurs laitiers, en leur permettant de voir combien un éleveur d'un autre pays reçoit pour un litre de lait. Les organisations membres peuvent quant à elles se servir de ces chiffres comme outil politique et de lobbying.

Le dernier comparatif révèle qu'au mois d’octobre le prix du lait dans nos exploitations demeurait entre 22 et 30 centimes.

Vous pouvez trouver notre comparatif ici

 

Comment les prix affichés sont-ils calculés et sur quel schéma de calcul le comparatif est-il basé ?

Le nouveau comparatif des prix du lait de l'EMB est composé des éléments suivants :

a)     La ligne A montre le prix du lait de base payé par la laiterie pour un kilo de lait standardisé avec 4% de m.g. et 3,4% de protéines, sans majorations et déductions. C'est le prix du lait que chaque éleveur reçoit indépendamment des critères de qualité ou autres critères. Pour ce faire, le volume de lait de l'exploitation en question avec les taux en protéines et en matière grasse qui lui correspondent est converti en un volume théorique que l'exploitation aurait livré sur base d'une valeur standard de 4% de m.g. et 3,4% de protéines. Le prix est alors calculé sur cette base.

b)    La ligne B affiche en plus la variation de ce prix en pour cent par rapport au mois précédent. À partir de 2016, il sera également possible d'indiquer l'évolution du prix du lait par rapport au même mois de l'année précédente (ici 2015).

c)     La ligne C affiche quant à elle le prix du lait pour 4% de m.g. et 3,4% de protéines qui a été payé aux exploitations recensées compte tenu des majorations et déductions.

Les paiements rétroactifs sont seulement pris en compte à la fin de l'année dans le calcul de la moyenne annuelle. Les prix du lait affichés s'entendent hors TVA.

Il s'agit des paies de lait d'exploitations individuelles ou de leurs laiteries. Les exploitations/les laiteries de chaque pays sont numérotées. Les numéros sont précédés du code du pays en question. Exemple : les deux exploitations recensées pour la Belgique sont numérotées comme suit : BE1 et BE2.

 

Appel à participer : Nous recherchons des exploitations qui seraient prêtes à nous envoyer leurs paies de lait !

Aidez-nous à rendre notre comparatif des prix du lait encore plus représentatif ! Actuellement, des producteurs de six pays (Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche) nous envoient régulièrement leurs paies de lait. Nous avons besoin d'un nombre maximal d'exploitations d'autres pays. Plus les pays et exploitations participant au comparatif seront nombreux, plus celui-ci aura du poids !

Comment participer ?

-       Nous recherchons autant d'exploitations que possible de tous les pays qui se porteraient volontaires pour nous envoyer leurs paies de lait. Les données sont bien sûr traitées de façon anonyme et sont utilisées exclusivement dans le cadre du comparatif des prix du lait.

-       Il est important que les participants nous envoient leur paie du lait régulièrement, c.à.d. tous les mois, par fax ou par email.

 

Si vous souhaitez participer ou si vous avez des questions, n'hésitez pas à prendre contact avec Regina Reiterer à l'adresse suivante : reiterer@europeanmilkboard.org.

Merci de votre soutien !

Regina Reiterer, EMB

Augmentation de la production en UE mais recul en Nouvelle-Zélande

Newsletterbild
© wikimedia commons

La publication de nombreux chiffres concernant la production laitière en Nouvelle-Zélande, les importations chinoises et le marché mondial se fait encore attendre. Selon les informations du LDM, il s’avère, en vérité, que la production néo-zélandaise est passée de 7,64 milliards de kilos en 2014 à 7,36 milliards de kilos en 2015 et a donc, bel et bien, essuyé une perte de 3,7% ou plus exactement à peine 279 millions de kilos.

Toutefois, il s’agit malgré tout d’un recul qui contraste avec l’augmentation moyenne de 5% de la production en Nouvelle-Zélande. Selon Eurostat, la production mensuelle actuelle de lait en UE dépasse de plus ou moins 400 millions de kilos la production enregistrée il y a un an et de 900 millions de kilos la production recensée il y a deux ans.


Presque la totalité de cette production supplémentaire en UE part à l’exportation; nous laissons le soin aux lecteurs d’évaluer par eux-mêmes la possible incidence de ces exportations sur le marché mondial. Au Danemark, on nous répète sans cesse que cette modeste hausse de la production européenne n’a pas d’effet sur le marché mondial. Pour chaque pourcent d’augmentation des volumes en Europe, les exportations doivent progresser de 10% car la consommation en Europe reste stable. L’Europe produit annuellement 150 milliards de kilo de lait.  

Subventions pour les exportations américaines

L’association américaine Cooperatives Working Together (CWT) collecte des contributions volontaires auprès des producteurs et de leurs organisations. Ces versements financent une aide pécuniaire à l’exportation dans le but de rehausser les prix du lait sur le marché national. En 2014, la CWT a versé des subventions à l’exportation pour les produits fabriqués à partir d’un milliard (et plus) de litres de lait et ce volume est supposé demeurer stable cette année. Selon les calculs de la CWT, le subventionnement des exportations assure un prix du lait de 0,80 centimes d’euros supérieur au tarif hors intervention. Pour plus d’infos, consultez la page : www.cwt.coop

Kjartan Poulsen, LDM Danemark

Première en Belgique : Fairebel lance le COWfunding

Newsletterbild
© Faircoop

Les éleveurs laitiers de la coopérative Faircoop prennent leur destin en main. En 2010 déjà, au vu de la crise profonde qui traversait le secteur laitier, les producteurs laitiers avaient créé la marque Fairebel avec la vache noir-jaune-rouge.

 

L'objectif était et demeure un revenu équitable pour les producteurs. Pour leur part, les éleveurs veulent produire du lait de ferme authentique et s'obligent à respecter des normes de production respectueuses de l'environnement. Aujourd'hui, du lait entier et demi-écrémé, du lait chocolaté, du fromage ainsi que de la crème glacée premium sont commercialisés sous la marque Fairebel.

Fin octobre, la Faircoop a lancé la « COWfunding » en offrant aux consommateurs la possibilité de rejoindre la coopérative. Le COWfunding n'apporte pas seulement un soutien financier à la coopérative pour le développement de nouveaux projets, mais permet également de renforcer la position des producteurs lors de négociations avec la grande distribution.

Pour un montant de 50 à 500 euros, tout citoyen qui le souhaite peut investir dans la Faircoop en acquérant des parts de la coopérative et soutenir ainsi une production laitière juste et durable.

Vous trouverez toutes les informations importantes sur le site internet www.fairebel.be

Daniel Hick, MIG Belgique

 

Interview avec Christian Lenoir, producteur de Hombourg

Daniel Hick von Faircoop erklärt COWfunding (en allemand)

Vidéo: Fairebel lance le COWfunding à Bruxelles

Vidéo: COWfunding est lancé à Gand (en néerlandais)

Vous pouvez nous trouver sur Facebook

Newsletterbild

 

 

 

                       

Mentions légales

European Milk Board asbl
Rue de la Loi 155
B-1040 Bruxelles
Tél: +32 2808 1935
Fax: +32 2808 8265
E-Mail: office@europeanmilkboard.org
Website: http://www.europeanmilkboard.org