MILK-NEWS

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Chers amis producteurs et productrices de lait, chers sympathisants,

Combien coûte la production du lait ?

Dans notre secteur, nombre de responsables ont la fâcheuse habitude de considérer le prix du lait comme un point de départ pour mener à bien un examen du marché du lait – une vision bien peu clairvoyante, car pour les producteurs de lait, le coût de production est tout aussi important que le prix payé au producteur. En termes économiques, il est impossible de réfléchir au marché du lait sans connaître l’évolution de l’intégralité des coûts de production.

Parce que des informations fiables, mises à jour et représentatives de l’évolution des coûts font défaut, depuis 2012, plusieurs organisations membres de l’EMB ont demandé au BAL (« Büro für Agrarsoziologie und Landwirtschaft », Bureau d’agriculture et de sociologie agricole) de réaliser une étude sur les coûts de production y compris un revenu juste pour les agriculteurs. Le BAL fonde son calcul sur la seule base de données représentatives au sein de l’UE, le « Réseau d’information comptable agricole » de l'UE (RICA). Plusieurs éléments ont ainsi été mis en lumière sur le prix payé au producteur et les coûts de production du lait, ainsi que sur la manière dont les « calculs de coûts » existants font défaut.

Depuis l’année dernière, six organisations membres de l’EMB des principaux pays producteurs de lait de l’UE (l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas) ont mis en commun leurs résultats dans un rapport. Ce rapport sur l’évolution des coûts de production du lait a récemment été mis à jour sur la base des chiffres de 2017.

Un poste de coûts qui n’est pas sérieusement pris en compte dans les analyses de coûts de l’UE est celui du revenu de l’exploitant laitier et des membres de sa famille travaillant sur l'exploitation. Ce fait ouvre la voie à des déclarations irréalistes, voire économiquement irresponsables, au niveau politique et agricole le plus élevé sur les prétendus « gains » des exploitations laitières, alors qu'au vu des résultats des calculs des coûts de production au cours des cinq dernières années il faudrait plutôt parler de « déficits ». Depuis 2013, le prix du lait n'a à aucun moment couvert les coûts !

En 2013 et 2014, les coûts de la production de lait se sont envolés et n’ont pas été compensés par l’augmentation temporaire du prix du lait en 2014. Les crises du prix du lait de 2015 et 2016 ont obligé les exploitants à reporter les investissements nécessaires au maintien d’une exploitation saine et tournée vers l’avenir. Le calcul des coûts de production éclaire, non sans douleur, cette réalité : les amortissements et intérêts ont reculé significativement, et les salaires ont accusé une chute nette. La situation ne s’est pas améliorée en 2017.

Par ailleurs, l'étude sur les coûts de production révèle également l’évolution du prix du lait sur cinq ans. Malgré toutes les exigences réglementaires, imposées par l’industrie laitière aux exploitants laitiers au nom de la « durabilité » ou de « l'image », le prix payé au producteur ne s’est guère valorisé et a toujours été bien en deçà du coût de production. La « valeur ajoutée », autre slogan des dirigeants du secteur, est une grande inconnue pour les exploitants laitiers.

Forts de la connaissance de l’évolution des coûts de production et du prix payé aux producteurs sur une durée de cinq ans et dans la perspective de la réforme de la PAC, il est plus que nécessaire de mettre en œuvre des instruments de marché qui garantissent aux producteurs une moyenne de prix qui couvre leurs coûts. C’est la seule manière de restaurer l’attractivité du secteur pour les successeurs et la poursuite des exploitations familiales souhaitée par les citoyens de l’UE. Si on ne veut pas d’une production alimentaire industrielle, une véritable réforme du système actuel si dévastateur pour les producteurs de lait s'impose. Nous sommes soutenus par des groupes de la société civile de plus en plus nombreux lorsque nous revendiquons que soient payés les coûts de production du lait. La raison en est qu’en l’absence de durabilité économique de la production de lait, la durabilité sociale ne peut sans aucun exister.

Une première étape vers une connaissance du coût réel de production du lait est de prendre note de cette étude.

Sieta van Keimpema, vice-présidente de l’EMB et présidente du Dutch Dairymen Board (DDB), Pays-Bas

L'étude sur les coûts de production du lait montre que les coûts et les prix ne convergent pas

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© EMB

Une vue d’ensemble publiée avec des chiffres actuels pour la France, l’Allemagne, le Danemark, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas

 

 

 

Les résultats actuels du calcul des coûts de la production laitière dans six pays européens exposent, noir sur blanc, les données économiques de l’amer quotidien des éleveurs laitiers : l’écart se creuse entre les coûts de la production laitière et les prix payés aux producteurs. Même dans ce qu’on appelle les « bonnes années » – entre les crises laitières – les prix demeurent en permanence inférieurs aux coûts de production.

D’après l’étude actuelle du BAL (Büro für Agrarsoziologie und Landwirtschaft) « Combien coûte la production de lait ? », la moyenne des coûts de la production laitière sur 5 ans, dans six pays membres de l’Union européenne, était comprise entre 41 et 46 centimes par kilogramme de lait. Toutefois, sur la même période, les prix ne s’élevaient, en moyenne, qu’à 32 centimes, jusqu’à un maximum de 35 centimes par kilogramme de lait. L’auteure de l’étude, Karin Jürgens, résume la situation ainsi : « Les producteurs laitiers européens enregistrent une perte sèche chaque mois. Si nous ne comblons pas ce fossé, les exploitations laitières, qu’elles soient grandes ou petites, auront de plus en plus de mal à maintenir la production laitière en Europe. »

En 2017, les coûts de production, comprenant les rémunérations et les investissements nets moyens, étaient largement supérieurs aux prix du lait dans l’ensemble des six pays et étaient compris entre 43,39 centimes/kg (Allemagne) et 48,89 centimes/kg (Luxembourg). Même sans prendre en compte les investissements nets nécessaires, le déficit enregistré en moyenne sur 5 ans est considérable et va de 14 % (Danemark) à 27 % (Belgique et France).

Comparaison des coûts de production (en bleu) et des investissements nets (en gris) avec le prix payé aux producteurs (en rouge) : les prix ne couvrent jamais les coûts de production

 

Pour Erwin Schöpges, producteur de lait à Amblève, dans la Communauté germanophone de Belgique, et président de l’European Milk Board (EMB), ces chiffres confirment la situation durablement difficile dans les exploitations. « Nous, les producteurs de lait, ne réussissons même pas à couvrir nos coûts de production, sans parler des coûts du travail. » De manière générale, les éleveurs ne se voient verser que ce qu’il reste au bout du compte aux laiteries, explique M. Schöpges. « Seuls nos revenus d’appoints, hors agriculture, nous permettent de maintenir nos exploitations à flot ! » Les producteurs de lait européens s'attendent également à ce que les coûts augmentent l'hiver prochain en raison des pénuries d'aliments engendrées par la sécheresse. « Nous allons traverser une période difficile, car les prix du lait demeurent à un niveau trop bas », a déclaré le président de l'association européenne des producteurs de lait, qui décrit les perspectives pour les producteurs de lait.

L’étude sur les coûts de production a récemment été présentée aux experts de l’Observatoire du marché du lait (MMO) de la Commission européenne. « Ils ont pris acte des déficits de nos comptes mais ils ne se sont pas montrés indignés par le déséquilibre au sein de la chaîne alimentaire », explique le président de l’EMB, déçu par les réactions recueillies. « Nous avons pourtant besoin de volontarisme politique au niveau de l’UE pour équiper la future politique agricole commune d’un mécanisme de gestion de crise qui fonctionne véritablement. »

Un calcul fondé sur des données de l’UE et une méthode pour une rémunération équitable du travail

L’étude actuelle du BAL repose sur des données représentatives de la Commission européenne, reconnues et comparables à travers l’UE (données du Réseau d’information comptable agricole – RICA et indices des prix agricoles). Le calcul des coûts du travail est basé sur les normes salariales des différents pays. Il prend en compte le niveau de formation et de qualification des travailleurs ainsi que les salaires des dirigeants d’exploitation par pays. Les aides perçues sont déduites des coûts totaux et les investissements nets (moyenne de dix ans) sont également présentés.

Lisez ici notre étude sur les coûts (EN)

Découvrez l'étude sous forme d'une vidéo !

 

Communiqué de presse de l'EMB du 10.10.2018

Les coûts de la production laitière ne sont toujours pas couverts en Allemagne

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Les chiffres trimestriels sur les coûts en Allemagne montrent que les coûts de production n’étaient couverts qu’à 80 % en juillet 2018, alors qu'ils l'étaient à 78 % en avril et encore à 88 % en janvier. En juillet, les coûts de production se montaient à 43,28 centimes. Les producteurs, eux, n’ont reçu que 34,56 centimes pour leur produit.

 

L’écart entre le prix du lait et les coûts de production reste important. Ces chiffres proviennent de l’étude trimestrielle sur les coûts de production en Allemagne du BAL (Büro für Agrarsoziologie und Landwirtschaft).


Johannes Pfaller, producteur de lait du sud de l’Allemagne et membre du comité directeur de l’EMB, ne voit pas de convergence entre le prix du lait et les coûts de production à moyen terme. « Le prix du lait est loin de couvrir nos coûts de production. En outre, les coûts de fourrage augmenteront l’hiver prochain en raison des mauvaises récoltes engendrées par la sécheresse. » C'est pourquoi, à présent, il est d'autant plus important de fixer les conditions d'un marché laitier stable dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune, déclare M. Pfaller.
 
Évolution des coûts de la production laitière en Allemagne
Cliquez ici pour voir l’évolution des coûts de la production laitière en Allemagne de 2009 à avril 2018.

 

Rapport prix-coût (manque à gagner)
Le rapport prix-coût illustre la mesure dans laquelle le prix du lait couvre les coûts de production. En juillet 2018, le prix du lait n'a permis aux producteurs que de couvrir 80 % de leurs coûts de production ; le manque à gagner est donc de 20 %.
Le graphique ci-dessous illustre ce déficit depuis 2009.

 

Indice laitier MMI
Le MMI montre l’évolution des coûts de la production laitière. En juillet 2018, le MMI avait une valeur de 104, ce qui signifie que les coûts de production acquittés par les producteurs de lait ont augmenté de 4 % par rapport à l’année de référence 2010 (2010=100).
Voyez ci-dessous l’évolution du MMI dans le temps.


Nouveau : Les calculs des coûts de production du lait en Allemagne, en Belgique, au Danemark, en France, au Luxembourg et aux Pays-Bas pour 2017 sont maintenant disponibles. Vous trouverez l'étude ici (en anglais) ainsi qu'un aperçu des chiffres dans cette vidéo.
 
On observe un manque à gagner chronique dans la production laitière – comment y remédier ?
L’European Milk Board propose d’ancrer dans la législation un instrument de gestion de crise capable d’agir contre le déficit chronique dans la production laitière. Le Programme de responsabilisation face au marché (PRM) observe et réagit aux signaux du marché en ajustant la production.
Lisez ici une brève description du Programme de responsabilisation face au marché (PRM) de l’EMB.

 

Contexte :
Dans le cadre de l’étude « Combien coûte la production de lait ? » pour le compte de l’European Milk Board et de MEG Milch Board, le BAL (Büro für Agrarsoziologie und Landwirtschaft) a procédé pour la première fois en 2012 à un calcul des coûts de la production laitière sur l’ensemble du territoire allemand. Ce calcul se base sur les données du réseau d’information comptable agricole (RICA) de la Commission européenne et du Bureau fédéral allemand de la statistique (Destatis) et il est actualisé tous les trimestres depuis 2014.

Télécharger la fiche descriptive

 

Communiqué de presse de l'EMB du 15.10.2018

 

 

« Nous ne pouvons continuer ainsi »

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Les producteurs laitiers vendent le lait moins cher que son prix de revient. Ils ont tenté de se faire entendre à grands coups de klaxon de tracteur, sur la place Guillaume-II à Luxembourg le 28 septembre. Venus avec douze tracteurs et des revendications, ils voulaient alerter sur la situation des agriculteurs au Luxembourg et en Europe, ainsi que sauver la situation pour ne pas laisser mourir une profession.

« Nous sommes ici pour présenter les résultats de notre étude sur les frais de production de lait au ministre de l’Agriculture et au gouvernement réuni en Conseil, ainsi que des pistes qui pourraient être d’éventuelles solutions aux problèmes de la production laitière », indique Guy Didderich, président du Luxembourg Dairy Board (LDB).

L’étude montre qu’en 2017 comme les années précédentes, les producteurs laitiers ne parviennent pas à équilibrer les frais de production. « Nous ne pouvons continuer ainsi », avertit le président des producteurs laitiers. En effet, de plus en plus de fonds extérieurs, comme des subsides, sont injectés dans les exploitations pour qu’elles puissent continuer à fonctionner. La situation perdure depuis l’abolition de la règlementation sur les quotas laitiers.

Les coûts des produits liés à la production ne cessent d’augmenter et les agriculteurs ne peuvent répercuter ces hausses sur le prix de leur marchandise s’ils veulent continuer à la vendre. « Cette année était une année particulière à cause de la sécheresse et nous ne disposons pas encore de chiffres, mais depuis quelques années, par exemple, le prix du fourrage a explosé », explique Guy Didderich. Le prix du lait, lui, reste constant. Trop bas, mais constant. Il nous manque dix cents d’euro du litre pour rentrer dans nos frais. »

La production d’un kilogramme de lait coûte 42,62 cents aux agriculteurs après le retrait des 7,31 cents de subsides. Ils le vendent à 31 ou 32 cents. Un quart du prix n’est donc pas couvert, selon les producteurs laitiers luxembourgeois. Pire, les producteurs le sortent de leurs poches. Les prix du fourrage ont augmenté de plus de 20 % depuis 2010. Les prix des graines, des engrais, de l’énergie ou encore de la maintenance du matériel agricole, tout augmente de manière constante.

« Tout cela, cumulé à la baisse des prix du lait, fait que nous ne dégageons plus assez de bénéfices pour pouvoir investir dans nos exploitations afin de nous conformer aux exigences concernant la qualité des aliments, les standards environnementaux ou le bien-être animal », poursuit le président.

Les producteurs veulent « un prix stable qui couvre les frais de production ». « Nous demandons un instrument de crise qui garantisse un revenu aux agriculteurs luxembourgeois et européen. Il devra être intégré à la politique agricole commune de l’Union européenne » indique Guy Didderich.

Le Luxembourg compte 530 fermes de production de lait, selon des chiffres de 2016. Chacune d’entre elles a en moyenne 69 vaches laitières et est exploitée par 1,75 personne. Les doléances des producteurs laitiers ont été entendues par Fernand Etgen, le ministre de l’Agriculture. Ils aimeraient l’argent du beurre qu’ils produisent…

Extrait de l’article «Nous ne pouvons continuer ainsi» de Sophie Kieffer, Le Quotidien (29.09.2018)

Un système laitier en Suisse qui n’en finit pas de marcher sur la tête !

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© wikimedia

Suite à la sécheresse de cet été et la pénurie de fourrage qui en découle pour les vaches laitières, une augmentation du prix du lait segment A* aurait été plus que bienvenue. Eh bien non ! Le comité de l'Interprofession du Lait (IP Lait) a choisi de ne rien changer au prix indicatif du lait du segment A à sa séance du 22 août, prix qui se maintient à 68 centimes/kg pour le quatrième trimestre 2018.

 

Les producteur.trice.s de lait n’ont pas du tout accepté cette décision, et ont demandé une nouvelle rencontre de l’IP Lait qui a également abouti à un échec. L'IP Lait a indiqué vouloir « laisser faire l'offre et la demande » et que « si la quantité de lait et la teneur en matières grasses devaient diminuer cet automne et si une pénurie était constatée, alors les prix sur le marché augmenteraient d'eux-mêmes ». Début août, l'Union suisse des paysans (USP) a d’ailleurs appelé les détaillants à verser 5 cts supplémentaires par kilo jusqu'au 30 avril 2019 par solidarité.

Cette décision est une honte au vue de la situation particulière qu’ont vécu les paysan.ne.s suisses cet été, situation qui d’ailleurs a touché tous les producteur.trice.s d’Europe !

 

Pour continuer dans la lignée d’un véritable mépris des producteur.trice.s de lait de ce pays, l’IP Lait a annoncé le lancement d’un nouveau standard sectoriel pour le « lait durable » suisse introduit au 1er juillet 2019. Qu’en est-il ?

Des exigences supplémentaires concernant l’affouragement, le bien-être animal et d’autres domaines viennent s’ajouter aux exigences légales déjà existantes, dont le niveau est déjà bien élevé. Quelques exemples d’exigences supplémentaires :

  •  une durée minimale de détention des veaux sur l’exploitation de 21 jours
  •  si utilisation de tourteaux de soja il y a, ce dernier doit provenir de manière prouvée de sources durables
  •  chaque vache porte un nom dès sa naissance, nom enregistré dans la BDTA (banque de données sur le trafic des animaux).

 

Le respect de ces exigences donnera droit à un supplément de durabilité de 2 cts/kg. Si en soit certaines exigences supplémentaires sont une bonne chose, ce que nous décrions ici est le fait de demander aux producteur.trice.s de lait de satisfaire à encore plus d’exigences pour un supplément d’un ridicule montant, quand on sait ce qu’il manque vraiment aujourd’hui aux producteur.trice.s de lait pour pouvoir s’en sortir… Rappelons que pour produire 1 litre de lait en Suisse, cela coûte 1 Fr. Or, les producteur.trice.s de lait d’industrie sont payés en moyenne 50cts par litre, moitié prix !! Est-ce avec ces pauvres 2 centimes supplémentaires que nos producteur.trice.s de lait s’en sortiront mieux ?!?

Notons que l’exigence supplémentaire suivante du cahier des charges « chaque vache porte un nom dès sa naissance, nom enregistré dans la BDTA » a sérieusement fait rire certains producteur.trice.s de lait ! N’est-ce pas plutôt du foutage de gueule ?

Berthe Darras, Uniterre

 

* En Suisse, le prix du lait est divisé en trois segments (source : rapport du prix du lait, PSL, mars 2018) :

  • Segment A = lait pour le marché suisse = prix indicatif : 68 cts/l (mais en réalité payé le plus souvent autour de 60 cts/l)
  • Segment B = lait pour le marché européen = 38,05 cts/l
  • Segment C = lait pour le marché mondial (principalement pour faire de la poudre de lait) = 30,79 cts/l

Nouveaux produits du lait équitable en Luxembourg

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Suite à la crise du lait de 2008, 48 producteurs luxembourgeois ont décidé de créer leur propre marque sur le marché local. L’objectif étant de rendre un pouvoir d’influence aux producteurs agricoles et d’unir la décence de leurs revenus à la confiance des consommateurs. Mett Roeder, producteur de lait et président de D’fair Mëllech a présenté trois nouveaux produits à la foire agricole d’Ettelbruck qui sont désormais en vente dans presque tous les supermarchés du pays.

 

 

Brie du pays

C’est la première fois qu’un brie luxembourgeois est lancé sur le marché et on sait combien la qualité des matières premières est garante du goût des fromages. Voilà pourquoi les vaches laitières à l’origine du Brie sont élevées dans les prairies du nord du pays, dans la ferme Lamberty à Heinerscheid. Mett Roeder explique que « les vaches laitières broutent l’herbe des champs dans lesquels la traite est directement réalisée ». Le lait est ensuite affiné dans une fromagerie artisanale du côté de Battice en Belgique, puis distribué dans les supermarchés du Grand-Duché. « Le fromage est une production sensible qui nécessite des compétences spécifiques, qui manquent encore à Luxembourg », justifie le président.

L’ambition de faire un deuxième fromage est déjà installée dans la tête de nombreux cultivateurs de D’fair Mëllech mais ils hésitent entre plusieurs possibilités. Pour le trouver, ils ne manqueront pas comme à chaque nouvelle idée, de prendre le pouls des envies des consommateurs. Car le contact direct est la clé du succès de la coopérative.

 

Plus petit

Beaucoup de parents ont également émis le souhait de disposer d’une brique de lait plus petite à glisser dans les cartables de leurs enfants pour la collation des récréations. Les portions de 0,33 cl sont aussi idéales pour les célibataires et pour les nombreuses maisons relais qui se fournissent chez D’fair Mëllech. C’est pourquoi les deux autres nouveautés pour cette rentrée sont le lait demi-écrémé 1,5 % UHT en 0,33 cl et un lait chocolaté UHT en 0,33 cl qui bénéficie de l’étiquette « transfair » et assure l’équité commerciale pour les producteurs locaux de cacao et de sucre.

 

La coopérative

D’fair Mëllech n’emploie aucun salarié, ce sont les cultivateurs et leurs familles qui tiennent les stands des foires agricoles, qui négocient avec la grande distribution et qui discutent avec les décideurs politiques. La méthode est de vendre les produits issus de la production locale pour le marché local, et ce, de manière équitable tant pour les producteurs que les consommateurs. Le but étant de rétablir un équilibre entre la production et la consommation.

De sorte que ce crédo est toujours chevillé au cœur des producteurs de lait qui négocient raisonnablement les prix et les marges avec les grandes surfaces. Le brie est donc vendu 2,98 euros dont 10 centimes sont directement redistribués à la coopérative. « Pour que le produit soit « fair » pour tous ce n’est plus aux producteurs et consommateurs que revient l’obligation de se plier aux conditions du commerce en gros mais ils doivent aussi prendre leur part de responsabilité. C’est là l’unique moyen d’assurer l’équité », conclut l’agriculteur.

Fairkoperativ Letzebuerg

9 ans déjà !

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© André Lefranc

La grève du lait était et reste encore aujourd’hui la seule solution radicale pour obtenir un prix rémunérateur (45cts le litre). De cette façon, nous pouvions montrer notre solidarité à tous nos énarques, politiques, industriels et coopératives.

C’était un investissement pour un avenir meilleur dans la production laitière. Elle n’a pas fonctionné car trop de paysans ont attendu que le voisin la fasse ou carrément qu’il crève. Je l’ai faite avec mon associé du début jusqu’à la fin (27 500 litres par terre) et je ne regrette rien sauf de faire partie d’un monde agricole qui ne pense pas, qui ne réfléchit pas. La plupart d’entre eux se prennent pour des élites, la crème de la crème. Pauvre métier de paysans. Nous devrions être les rois (ce que je ne demande pas) et à la place, nous sommes des serfs !

Heureusement, depuis presque 10 ans, nous avons créé beaucoup de choses géniales qui pourraient renverser le système nauséabond que nous vivons depuis pas mal d’années. Malheureusement, c’est comme pour la grève du lait, il manque les soldats pour partir en guerre.

En tout cas, je remercie profondément tous ceux qui ont suivi le mouvement et qui le suivent encore ! Honte aux vieux syndicats et à tous ceux qui n’ont jamais cessé de nous mettre des bâtons dans les roues.

Boris Gondouin, Membre du conseil d’administration de l’APLI et du comité directeur de l’EMB

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