(Bruxelles, le 12 octobre 2022) L’explosion des coûts de production, la sécheresse, le manque d’aliments pour bétail, la pénurie d’engrais, l’abandon massif des exploitations, sans compter les fermetures de laiteries et d’autres transformateurs de denrées alimentaires et le recul des volumes de lait : voilà autant de problèmes qui pèsent lourdement sur l’ensemble du secteur laitier et sur le secteur alimentaire en général.
 
C’est pourquoi l’EMB réclame à l’UE et à ses États membres des mesures effectives en faveur de ces secteurs et de la population. Ces mesures devraient inclure :

• Le plafonnement des prix de l’énergie pour les exploitations laitières, les transformateurs de lait et les autres acteurs de la filière laitière et du secteur alimentaire. Les éleveurs et leurs familles ne peuvent pas faire face à l’explosion des coûts qui provient entre autres de la spéculation.
• Des subventions énergétiques pour les exploitations de production et les transformateurs.

« Chaque acteur du secteur agricole et de la filière alimentaire est tributaire d’une modération des prix de l’énergie et des moyens de production. Actuellement, ces acteurs tombent les uns après les autres, comme des dominos, entraînant dans leur chute le maillon suivant de la filière », explique Sieta van Keimpema – présidente de l’European Milk Board (EMB). « Je ne citerai qu’un seul des nombreux exemples qui caractérisent actuellement le secteur agroalimentaire : les prix exorbitants du gaz provoquent un effondrement de la production d’engrais. La hausse des prix qui en résulte et la pénurie d’engrais et d’aliments pour bétail alourdissent encore massivement la charge qui pèse sur les agriculteurs, déjà accablés par la hausse de leurs prix énergétiques et par des prix au producteur trop bas. Et cela entraîne un recul de la production. Les effets se font également sentir sur les transformateurs de denrées alimentaires, au demeurant contraints de fermer leurs portes un peu partout en raison de la flambée de leurs propres prix énergétiques. »
 
Nous ne traversons pas une crise mineure, nous sommes déjà confrontés aux conditions d’une économie de guerre, ajoutent d’autres représentants du conseil d’administration de l’EMB. Il faut prendre très au sérieux cette situation, à laquelle des mesures constructives de l’UE pourrait remédier.
Les mesures que les acteurs de ces secteurs peuvent prendre et ont d’ailleurs déjà prises eux-mêmes pour améliorer la situation sont déjà épuisées depuis bien longtemps. Les exploitations laitières en particulier sont au bord de l’épuisement après les crises qui les ont frappées ces dernières années et sont incapables de poursuivre la production dans les conditions actuelles. Pourtant, il est hors de question de laisser dépérir les acteurs de la production et de la transformation, car leur disparition risquerait de réduire dangereusement la production de denrées alimentaires de l’UE. « La population de l’UE doit être suffisamment nourrie », souligne le vice-président de l’EMB, Kjartan Poulsen. « Et pour cela, il faut assurer la pérennité de la production par des mesures adéquates. »
 
À l’avenir, le système agricole devrait toutefois faire l’objet d’une profonde transformation pour que les prix pratiqués couvrent les frais et garantissent un revenu plus équitable pour la production laitière. Et Poulsen ajoute : « Ce n’est que par un assainissement radical du système dans l’optique d’une durabilité sociale – qui permettrait au producteur de vivre de son métier – que nous pourrons garantir une structure de production stable et, par la même occasion, à long terme, notre souveraineté alimentaire au niveau de l’UE ».

Contacts :

Sieta van Keimpema – présidente de l'EMB (NL, EN, DE) : +31 (0)612 16 80 00
Kjartan Poulsen – vice-président de l'EMB (EN, DK, DE) : +45 (0)212 888 99
Silvia Däberitz – directrice de l'EMB (FR, DE, EN) : +32 (0)2 808 1936
Vanessa Langer – contact presse de l'EMB (FR, EN, DE) : +32 (0)2 808 1935